Onze membres d'une même famille sont soupçonnés d'avoir quitté la France pour faire le djihad en Syrie, a indiqué mercredi une source judiciaire à l'AFP, alors que la France tente de lutter contre le départ de ressortissants vers l'Irak et la Syrie.

La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire sur la disparition de cette famille, en raison d'un «faisceau d'indices» laissant penser que ses membres sont susceptibles d'avoir pris le chemin de la Syrie, selon cette source, confirmant une information de la radio Europe 1.

Le départ de la famille originaire de Nice (sud) remonterait à fin septembre.

Parmi les onze personnes figurent un homme, ses deux soeurs, leur mère et leurs conjoints respectifs ainsi que plusieurs de leurs enfants, dont un bébé, selon cette source.

L'enquête a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

La France, qui compte la plus grande communauté musulmane d'Europe, est aussi le pays qui fournit le plus gros contingent de djihadistes occidentaux.

Plus de 70 enquêtes ont été ouvertes en France depuis le début de l'année sur des filières syriennes. Au total, un millier de Français sont impliqués, selon le premier ministre Manuel Valls, qui estime à près de 580 le nombre de personnes combattant ou ayant combattu pour le djihad en Syrie.

La France a adopté le mois dernier un projet de loi de «lutte contre le terrorisme», qui crée notamment une interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes Français candidats au djihad vers la Syrie.