Le Parlement irakien a repoussé à jeudi l'élection d'un président de la République, près de trois mois après les législatives d'avril, retardant d'autant la formation d'un gouvernement.

Le Parlement a ajourné les débats mercredi sans même entamer le processus d'élection du président, un poste qui revient selon une règle non écrite à un Kurde.

Le futur président succèdera à Jalal Talabani, 80 ans, qui vient tout juste de rentrer en Irak après 18 mois d'hospitalisation en Allemagne.

Si les pouvoirs du président sont très limités - la présidence étant surtout un poste honorifique -le choix des députés pourrait être révélateur des alliances politiques qui se forgent actuellement au Parlement et de qui pourrait être le prochain premier ministre.

Aucune majorité claire n'étant sortie des élections législatives du 30 avril, dont le bloc du premier ministre sortant Nouri al-Maliki est néanmoins arrivé en tête. La question des alliances est très importante, et ralentit les travaux parlementaires.

Les députés ne sont parvenus à élire que mi-juillet Salim al-Joubouri président du Parlement, après une première séance désastreuse et deux reports liés aux profondes divisions au sein de la classe politique.

Une fois le président de la République choisi, celui-ci sera chargé de désigner un premier ministre.

Le nouveau gouvernement aura la lourde tâche de sortir le pays de sa plus grave crise depuis des années avec une offensive lancée le 9 juin par des insurgés sunnites, avec à leur tête des jihadistes, qui ont conquis de nombreux pans du territoire.

Dans la capitale Bagdad, pourtant relativement épargnée par ces combats, les violences continuent de tuer. Au moins 32 personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi dans un attentat suicide.