Malgré les signes de reprise de l'économie mondiale, les pays doivent demeurer prudents, et s'assurer que les mesures de stimulation budgétaire continuent à être mises en oeuvre pour éviter de compromettre la relance.

Tel est, en substance, le message que viendra livrer le premier ministre Stephen Harper à Pittsburgh, où sont rassemblés, à partir d'aujourd'hui, les dirigeants des 20 plus grandes puissances économiques au monde. «Ce qui est important maintenant, autant au niveau national qu'international, c'est que tous les pays du G20 finissent le travail, en s'assurant que l'implantation des mesures de stimulation continue à se faire dans chacune des économies nationales», a souligné le porte-parole du premier ministre, Dimitri Soudas.

Au-delà de la définition technique du moment où prend fin une récession, le gouvernement canadien prévoit que «le travail» sera fini seulement lorsque des signes tangibles de reprise seront visibles, pendant plusieurs mois, y compris une croissance économique et la création d'emplois.

«Même si l'économie démontre certains signes de reprise, cette reprise demeure fragile», a ajouté M. Soudas.

Étant donné ces signes positifs dans l'économie, la tentation pourrait être grande de baisser la garde, estiment les hauts fonctionnaires du gouvernement. Or, il faut à tout prix démontrer qu'on a tiré des leçons et éviter de répéter «les erreurs du passé».

Ainsi, les pays du G20 poursuivront, aujourd'hui et demain, les discussions entourant une réforme des règles du secteur financier et des institutions internationales.

Sur cet aspect, le Canada continuera d'envoyer le même message que lors des rencontres précédentes avec les leaders du G20: une réglementation efficace commence à la maison. C'est en ayant déjà des mesures de régulation domestiques, croit le gouvernement canadien, que les pays industrialisés et émergents pourront ensuite instaurer des normes internationales plus sévères.

La rémunération des dirigeants, notamment des banquiers, sera vraisemblablement au coeur des préoccupations. Le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, militent depuis quelque temps pour l'adoption de plafonds salariaux afin de contrer l'attribution de généreuses primes.

M. Harper entend pour sa part promouvoir de nouveau la lutte contre le protectionnisme, alors que plusieurs pays ont adopté des mesures pour protéger certains pans de leur économie, ce que dénonce le Canada.

Enfin, la rencontre des dirigeants des 20 plus grandes économies sera aussi l'occasion de comparer les progrès accomplis et d'amorcer une discussion sur la suite des choses.

«Alors que la reprise semble bien engagée, les pays du G20 doivent aussi commencer à planifier leur stratégie de retrait, pour ce qui est des mesures de stimulation à court terme», a souligné le porte-parole du premier ministre.

Le Canada entend continuer la mise en oeuvre de son plan économique jusqu'en mars 2011, mais le gouvernement conservateur est clair depuis longtemps: les mesures de stimulation ne seront pas reconduites.