Oscar Pistorius, condamné à cinq ans de prison pour avoir abattu sa petite amie en 2013, pourrait être remis en liberté surveillée dès le 21 août, après dix mois de détention, a indiqué lundi un responsable des services pénitentiaires.

«Nous recommandons qu'il soit placé en liberté surveillée le 21 août», a déclaré à l'AFP Zach Modise, commissaire des services pénitentiaires d'Afrique du Sud. «La commission des libertés prendra une décision cette semaine».

Le procès d'Oscar Pistorius sera examiné en appel en novembre à la demande du ministère public sud-africain qui milite pour un verdict plus lourd, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

«Aucune date précise n'a été fixée pour l'instant, mais nous pouvons confirmer que l'appel aura lieu en novembre cette année», a indiqué à l'AFP la Cour suprême d'appel d'Afrique du Sud.

Le procès ne peut être révisé que sur la base du droit, et non sur le fond. Il s'agit d'une procédure écrite, sans nouvelle convocation de témoins. La procédure sud-africaine s'apparente à la procédure de cassation du droit français.

La jeune mannequin Reeva Steenkamp avait 29 ans quand Oscar Pistorius l'a abattue, durant la nuit de la Saint-Valentin 2013, en tirant quatre balles de gros calibre sur la porte de sa salle de bains où elle se trouvait.

L'athlète paralympique clame depuis le début l'avoir tuée par accident, la prenant pour un cambrioleur et en première instance, le tribunal a estimé n'avoir pas assez d'éléments pour rejeter cette version, le condamnant pour «homicide involontaire».

Le ministère public estime cependant que la loi a été mal interprétée et que Pistorius aurait dû être condamné pour «meurtre», passible d'une peine bien plus lourde, dès lors qu'il a lui-même reconnu qu'il pensait qu'un être humain se dissimulait derrière la porte des toilettes qu'il a criblée de balles.

Toute la question est de savoir si l'athlète, sextuple médaillé d'or, avait conscience qu'il pouvait tuer quelqu'un. Ou si, au contraire, la juge a eu raison en septembre 2014 de décider qu'il avait seulement fait preuve de «négligence».

Âgé de 28 ans, l'athlète pourrait être libérable sous contrôle judiciaire dès le mois d'août, sous réserve que l'administration pénitentiaire sud-africaine évalue son cas et donne son feu vert.

Il aurait alors purgé 10 mois de prison. «Je ne pense que ce soit assez pour quelqu'un qui a causé la mort d'une autre personne», a réagi en mai June Steenkamp, la mère de Reeva, dans le Sunday Times.

Double amputé des pieds à la naissance, Pistorius est surnommé «Blade Runner», car il court sur des lames de carbone. Aidé par un physique avantageux, il était devenu une icône du sport mondial avant le drame, prenant le départ aux Jeux olympiques de Londres 2012 avec les valides malgré son handicap.