L'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn fait sa réapparition dans les médias français dans un documentaire diffusé jeudi soir, où il épingle notamment l'accord conclu en 2010 entre l'ancien président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel sur le pacte de stabilité européen.

Interviewé par la chaîne de télévision publique France 2 dans le cadre d'un documentaire Le roman de l'euro, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international qualifie de catastrophe l'accord du sommet de Deauville en 2010, ajoutant qu'il y avait «rarement eu un sommet qui donne des résultats aussi négatifs», selon un extrait sonore publié sur le site de la radio Europe 1.

Commentant l'action de la chancelière allemande et de l'ex-président français, il affirme qu'ils ont fait «exactement l'inverse de ce que fait n'importe quel chef d'entreprise lorsqu'il reprend une entreprise en difficulté».

Depuis son arrestation en mai 2011 à New York, Dominique Strauss-Kahn avait été interrogé par la chaîne de télévision privée TF1 en septembre la même année, une fois délivré des charges pesant contre lui aux États-Unis. Il avait ensuite évité les médias.

En avril dernier, son ex-femme, la journaliste Anne Sinclair, avait pour la première fois raconté dans une interview télévisée comment elle avait vécu l'accusation de tentative de viol contre son époux. Elle avait déjà donné des interviews écrites depuis le scandale, mais refusait de répondre directement aux questions sur les frasques sexuelles de DSK, dont elle s'est séparée au printemps 2012.

DSK avait été arrêté le 14 mai 2011 et accusé d'agression sexuelle à New York alors qu'il était donné favori à gauche à la présidentielle de 2012 en France, remportée par le socialiste François Hollande. Les poursuites pénales avaient été abandonnées le 23 août 2011 en raison de doutes sur la crédibilité de la victime présumée de DSK, une femme de chambre de l'hôtel où il était descendu.

La procédure civile aux États-Unis avait pris fin un an et demi plus tard, le 10 décembre 2012, avec la signature d'un accord financier secret. Cette affaire a inspiré le film Welcome to New York d'Abel Ferrara, qui sort samedi en plein festival de Cannes.