Dominique Strauss-Kahn a déposé plainte pour fausses déclarations, diffamation et procédure abusive contre la femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo qui l'avait accusé d'agression sexuelle au Sofitel de New York il y a un an, a-t-on appris mardi.

Selon la plainte déposée lundi devant le tribunal du Bronx et consultée mardi par l'AFP, l'ex-directeur général du Fonds monétaire international lui réclame un million de dollars, l'accusant d'avoir «en toute connaissance de cause et intentionnellement fait de fausses déclarations aux forces de l'ordre» et d'avoir ainsi porté atteinte à sa réputation dans le monde, lui faisant perdre «d'autres opportunités professionnelles».

>>> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

Dans les documents de justice cités dans un premier temps par le New York Post sur son site internet, Dominique Strauss-Kahn rappelle qu'il était au moment des faits «considéré par certains comme le prochain président français».

La plainte affirme que la relation sexuelle qu'il a eue le 14 mai 2011 avec Nafissatou Diallo était «mutuellement consentie», «sans violence ni contrainte», et précise qu'elle n'avait pas été blessée.

«Avec l'aide du personnel du Sofitel», une heure après cette relation sexuelle, Nafissatou Diallo a faussement déclaré à la police que M. Strauss-Kahn l'avait agressé sexuellement «alors qu'elle savait que c'était faux», précise également la plainte.

La jeune femme avait alors affirmé avoir été contrainte à une fellation.

DSK rappelle dans sa plainte qu'il a été ensuite arrêté, puis «soumis à une fouille dégradante et humiliante; photographié nu; et forcé de fournir des échantillons pour l'enquête».

La plainte accuse aussi la femme de chambre de 33 ans d'avoir «falsifié des éléments» et rappelle que DSK avait dû démissionner de ses fonctions de directeur général du FMI.

Nafissatou Diallo a porté plainte au civil le 8 août et cette plainte est toujours en cours devant un tribunal du Bronx. Le juge Douglas McKeon a en effet refusé son classement le 1er mai, rejetant l'argument selon lequel DSK bénéficiait à l'époque d'une immunité diplomatique.

Sa plainte au pénal avait en revanche été abandonnée en août.

L'ex-directeur général du FMI est par ailleurs mis en examen à Lille, dans le Nord de la France, pour proxénétisme aggravé en bande organisée et placé sous contrôle judiciaire dans l'affaire dite du Carlton.