L'un des avocats de Nafissatou Diallo s'est déclaré lundi «optimiste» sur l'issue de la procédure civile à New York contre Dominique Strauss-Kahn, à la lumière de l'affaire du Carlton en France.

Doug Wigdor a précisé à l'AFP que les avocats de la femme de chambre guinéenne qui accuse M. Strauss-Kahn de crimes sexuels dans une suite du Sofitel à New York le 14 mai dernier, suivaient de près ces développements.

«Cela confirme ce que nous savions déjà, sur le fait que DSK considère les femmes comme des objets», a-t-il déclaré. «Plus on en apprend sur lui, et plus nous avons d'éléments pour montrer qu'il maltraite les femmes», a-t-il ajouté.

Six mois jour pour jour après le début de l'affaire DSK, M. Wigdor s'est dit «optimiste» quant à l'issue de la procédure civile, ajoutant qu'avec son associé Kenneth Thompson, ils avaient toujours l'intention d'introduire des éléments recueillis auprès d'autres femmes, si le juge l'autorisait.

«Nous avons toujours été optimistes, car nous croyons en notre cliente» a-t-il dit.

La procédure civile, entamée le 8 août à New York par Mme Diallo pour obtenir des dommages et intérêts au montant non précisé, n'a cependant guère avancé.

Le 26 septembre, les avocats de DSK ont demandé par écrit au juge de classer la plainte, arguant qu'au moment des faits, Dominique Strauss-Kahn bénéficiait d'une totale immunité en tant que directeur général du FMI. Ils ont également demandé que soient déclarés irrecevables des éléments mentionnant d'autres agressions ou incidents avec des femmes impliquant DSK.

Les avocats de Mme Diallo ont à leur tour argumenté, s'opposant par écrit au classement de la plainte et à la suppression de ces éléments. Dans leur réponse, ils mentionnent l'affaire du Carlton.

Le juge Douglas McKeon, du tribunal du Bronx, doit désormais se prononcer, à une date inconnue.

Cela peut prendre «des jours, des semaines, des mois», a estimé M. Wigdor, précisant que les deux parties pourraient ensuite faire appel de la décision.

La procédure pénale contre DSK a été abandonné le 23 août à New York, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Mme Diallo.

Selon les experts, la procédure civile pourrait durer des années.

M. Wigdor a précisé lundi qu'«aucune» discussion n'avait eu lieu en vue d'un éventuel accord financier, comme c'est le cas dans l'immense majorité des procédures civiles aux Etats-Unis.