Le journaliste vedette français Patrick Poivre d'Arvor était entendu lundi par les policiers chargés de l'enquête préliminaire ouverte après la plainte pour tentative de viol déposée par l'écrivaine Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn.

Les enquêteurs entendent toutes les personnes que Tristane Banon et sa mère Anne Mansouret leur ont désignées comme ayant été informées de l'agression présumée dans un appartement du centre de Paris, qui remonte à 2003.

Des faits imaginaires, selon Dominique Strauss-Kahn qui était ministre à l'époque des faits qui lui sont reprochés et qui a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

Les policiers entendent ainsi vérifier la crédibilité de la plainte déposée début juillet par Tristane Banon. À l'issue de cette enquête préliminaire, le parquet de Paris peut classer la plainte sans suite ou confier une information judiciaire à des juges d'instruction.

Les enquêteurs ont déjà entendu des membres de l'entourage de la plaignante et de M. Strauss-Kahn, ainsi que plusieurs membres du Parti socialiste, dont le candidat à la primaire François Hollande.

Patrick Poivre d'Arvor, 63 ans, ancien présentateur vedette du journal télévisé de TF1, a été désigné par Tristane Banon comme un de ses confidents.

Une autre journaliste, Olivia Cattan, présidente de l'association Paroles de femmes, a indiqué à l'AFP avoir été entendue le 20 juillet pour évoquer des souvenirs «assez lointains», «vagues» sur ce que lui avait confié Tristane Banon à deux reprises, «un peu avant l'été 2004, au cours d'un déjeuner en compagnie d'autres personnes», puis une deuxième fois quand elle était «entrée un peu plus dans les détails».

«Je lui avais dit de porter plainte, j'ai essayé de la convaincre. Elle m'a répondu qu'elle avait très peur de le faire. Pas par peur de DSK, mais par peur du regard des autres et des conséquences d'une plainte. Elle démarrait sa carrière, elle était toute jeune», a expliqué Olivia Cattan.

«Elle ne m'avait semblé ni menteuse, ni manipulatrice», s'est souvenu Olivia Cattan. «Je trouvais qu'elle n'allait pas très bien. Elle avait manifestement besoin de parler de cette histoire».

«Je l'ai ensuite recroisée à plusieurs occasions, mais on n'en a pas reparlé», a conclu la journaliste.

Selon son avocat, Tristane Banon serait par ailleurs prête à témoigner à New York devant le bureau du procureur chargé de l'enquête sur DSK, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) accusé d'agression sexuelle par une femme de chambre et jusque-là favori virtuel de l'élection présidentielle de 2012 en France.