Le chef du FMI Dominique Strauss-Kahn s'est engagé à verser un million de dollars en caution, à rester à New York et à être placé en surveillance dans une nouvelle tentative de convaincre la justice de lui accorder une remise en liberté selon une requête déposée en cour.

Selon la requête à la Cour suprême de l'État de New York diffusée mercredi soir sur le site internet du New York Times, M. Strauss-Kahn s'appuie aussi sur ses liens avec sa femme, la journaliste franco-américaine Anne Sinclair, et sa fille Camille, qui étudie dans la métropole américaine, afin de convaincre la justice de le libérer.

Ce document a été rendu public alors que les avocats de M. Strauss-Kahn doivent demander à nouveau jeudi, après une tentative infructueuse lundi, sa libération conditionnelle.

Les avocats de M. Strauss-Kahn, qui proposent le versement d'une caution d'un million de dollars, estiment que ce dernier a les «ressources financières suffisantes» pour s'en acquitter. La requête réfère en ce sens à une propriété du couple à Washington dont la valeur est estimée à quatre millions de dollars.

DSK s'engage à demeurer 24 heures par jour dans une résidence de Manhattan sous «surveillance électronique», ajoute le document. La requête ne précise pas si la résidence où il demeurerait est celle de sa fille qui vit de façon «permanente» dans l'Upper West, à Manhattan.

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn vont tenter d'obtenir sa libération en proposant des mesures de surveillance strictes, comme le port d'un bracelet électronique, qui rendraient une éventuelle fuite des États-Unis «impossible», avait auparavant indiqué la chaîne de télévision CNN.

M. Strauss-Kahn a déjà remis son passeport français à la justice américaine et s'engage à remettre aussi son document de voyage de l'ONU à la justice afin de prouver qu'il ne quittera pas le territoire américain pendant la durée des procédures légales, poursuit le document.

L'homme de 62 ans, écroué depuis lundi soir dans la prison de Rikers, à New York, s'engage également à se présenter en cour chaque fois que sa présence sera exigée pendant ses démêlés avec la justice américaine.

«DSK» est visé par sept chefs d'accusation, notamment tentative de viol et séquestration. Un jury populaire de New York doit décider vendredi, au lendemain de l'audience pour la libération conditionnelle, s'il est inculpé.

Si le jury n'inculpe pas M. Strauss-Kahn, ce dernier recouvrera alors sa liberté. Dans le cas d'une inculpation, un procès sera initié.

> Pour en savoir plus: Lawyers Push for Bail to Free I.M.F. Leader From Rikers

 

 

Des liquides corporels dans la chambre de DSK

La police américaine qui enquête sur l'agression sexuelle dont est accusé Dominique Strauss-Kahn a retrouvé dans sa chambre d'hôtel des fluides corporels qui pourraient aider à établir les faits, indiquent mercredi des médias américains.

Les échantillons ont été retrouvés lors de la reconstitution des faits par la police avec la femme de chambre qui affirme avoir été agressée par M. Strauss-Kahn.

La police a précisé qu'elle avait désigné l'endroit où elle se souvenait avoir craché après que M. Strauss-Kahn a tenté de lui faire effectuer une fellation, a rapporté la chaîne de télévision ABC.

Les échantillons de liquide corporels «sont en cours d'analyse» pour tenter d'y retrouver de l'ADN de M. Strauss-Kahn, a précisé ABC.

Un grand morceau de tapis a également été emporté pour analyse, a rapporté le Wall Street Journal, ajoutant que la femme de 32 ans a désigné deux emplacements où elle se souvient avoir craché.

Pour rassembler davantage d'éléments d'enquête, un des lavabos de la chambre a également fait l'objet de prélèvements car il pourrait également contenir des trace d'ADN, selon le journal.

Des lentilles de contact jetables, un cure-dent utilisé, un verre et de petits pansements tachés de sang ont également été emportés, a précisé le quotidien économique.

M. Strauss-Kahn nie toutes les accusations qui pèsent contre lui.

Il est visé par sept chefs d'accusation, notamment pour tentative de viol et séquestration. Il a été placé en détention lundi par la juge Melissa Jackson, qui a refusé de le libérer même en échange d'une caution d'un million de dollars. La juge a évoqué un risque de fuite.

La victime présumée, originaire de Guinée, devait témoigner devant la justice cette semaine. Elle nie avoir eu une relation sexuelle consentie avec le patron du FMI.

L'accusation a indiqué avoir des preuves matérielles pour étayer l'accusation de tentative de viol, dont un examen médical réalisé après les faits samedi dernier.

Photo: Reuters

DSK photographié par la police new-yorkaise.