Le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement tunisien a appelé vendredi à une trêve sociale et politique pour accélérer le démarrage du «dialogue national» censé résoudre la crise politique qui paralyse la Tunisie depuis juillet.

«Nous appelons tous les partenaires à observer une trêve car il n'est pas possible de faire avancer le dialogue dans un climat de surenchère politique», a déclaré en conférence de presse Abdelhamid Jlassi, dirigeant d'Ennahda et son représentant aux discussions politiques avec l'opposition.

Cette demande intervient à la suite de l'appel de l'opposition à des manifestations mercredi contre le gouvernement accusé de retarder le début de négociations politiques prévoyant la démission du cabinet dirigé par Ennahda.

Le 23 octobre marque le deuxième anniversaire de l'élection d'une Assemblée nationale constituante (ANC) qui devait adopter en un an une Constitution, une échéance sans cesse repoussée faute de consensus entre les islamistes et l'opposition.

M. Jlassi a réaffirmé la volonté d'Ennahda de quitter le pouvoir en application de la feuille de route signée le 5 octobre par 21 partis pour sortir la Tunisie de la crise provoquée par l'assassinat du député opposant Mohamed Brahmi le 25 juillet. Mais les pourparlers pour concrétiser cet engagement n'ont toujours pas commencé.

«Nous nous sommes engagés à quitter le gouvernement dans le souci de lever toute équivoque sur la crainte d'une éventuelle manipulation des prochaines élections» par le parti Ennahda, a dit M. Jlassi.

«Ennahda est déterminée à faire aboutir le dialogue national afin d'achever le processus transitoire, organiser des élections et mettre en place des institutions pérennes», a assuré de son côté le porte-parole du parti islamiste Ajmi Lourimi.

Des discussions préliminaires se poursuivent depuis le 7 octobre, mais aucune date n'a été retenue pour le lancement effectif du dialogue national, qui doit permettre de résoudre tous les désaccords entre les islamistes et l'opposition.