Une activiste ukrainienne du mouvement Femen a été interpellée par la police à Tunis puis expulsée du pays mardi, veille du procès de trois autres militantes, a déclaré à l'AFP Inna Shevchenko, figure de proue du groupe féministe.

«Des hommes sont entrés dans sa chambre d'hôtel, lui ont ordonné de prendre ses affaires et l'ont conduite au commissariat où elle a été interrogée sur ses intentions notamment si elle voulait faire une action seins nus», a-t-elle raconté, par téléphone depuis Paris.

«Puis elle a été expulsée et est maintenant dans l'avion pour Kiev. Son passeport a été remis au pilote», a-t-elle ajouté.

Le ministère de l'Intérieur dont dépend la police aux frontières était injoignable mardi.

Selon la dirigeante de Femen, la jeune femme, Alexandra Shevchenko - qui n'est pas un membre de sa famille - «n'était pas venue faire une action mais soutenir ses collègues lors de leur procès demain» mercredi.

«Les services spéciaux ont su qu'une Femen était en ville, et ils ont eu peur. La Tunisie montre sa vraie nature dictatoriale», a ajouté Inna Shevchenko.

Trois militantes de Femen, deux Françaises et une Allemande, risquent une peine de prison ferme pour avoir manifesté seins nus la semaine dernière à Tunis en soutien à une jeune Tunisienne, Amina Sbouï, activiste du groupe «sextrémiste» en Tunisie, en détention depuis le 19 mai.

La jeune femme de 18 ans doit être interrogée par un juge d'instruction mercredi pour avoir peint «Femen» sur un muret mitoyen d'un cimetière et risque notamment deux ans de prison pour profanation de sépulture.