L'ouragan Sandy a endommagé raffineries, terminaux pétroliers et oléoducs sur son passage et bouleversé le système de distribution des produits raffinés sur la côte est des États-Unis, faisant de l'essence un produit rare à New York, où elle est désormais rationnée.        

Pendant un temps la pénurie de carburant dans la métropole a été imputée aux coupures d'électricité, qui empêchaient les pompes de fonctionner.

Mais les difficultés d'approvisionnement sont devenues le problème numéro un et selon le département de l'Énergie américain, 28 % des points de distribution de la métropole new-yorkaise n'avaient toujours pas d'essence vendredi matin.

«La tempête de la semaine dernière a frappé durement les raffineries et mis hors d'usage des infrastructures essentielles nécessaires à la distribution de l'essence», a souligné le maire de la plus grande ville américaine, Michael Bloomberg, en annonçant les restrictions à la pompe.

En cause notamment, les dégâts causés sur plusieurs terminaux pétroliers de la région, «là où les camions-citernes qui approvisionnent les stations-services viennent eux-mêmes se ravitailler», a expliqué Michael Green, de l'Association automobile américaine (AAA).

Sept d'entre eux étaient encore fermés vendredi matin dans les États de New York et du New Jersey, dont un à Brooklyn, selon un rapport du département de l'Énergie.

«Cela crée un goulot d'étranglement», a souligné M. Green.

Parallèlement, deux raffineries du New Jersey produisant au total 308 000 barils par jour étaient encore hors d'état de fonctionner à cause des dommages causés par les inondations et les coupures de courant.

«Soulager la pression»

Aussi, alors que les raffineries de l'État fonctionnaient dans leur ensemble à 81 % de leurs capacités avant le passage de la tempête, elles ne fonctionnaient plus qu'à 58,5 % la semaine dernière, ce qui «reflète la gravité de la situation», selon Gregg Laskoski, analyste sur le site spécialisé GasBuddy.com.

Les coupures de courant ont aussi affecté pendant un temps le fonctionnement d'oléoducs transportant des produits raffinés depuis le golfe du Mexique jusqu'aux terminaux du New Jersey.

«Ils n'étaient donc plus en capacité de pomper les produits pétroliers», a remarqué M. Green, notant que l'activité a été restaurée depuis.

Le passage de l'ouragan Sandy a en outre suspendu quelques jours les importations de produits pétroliers en provenance d'Europe dans le port de New York, les cargos étant dans l'impossibilité de décharger leur marchandise, a remarqué Robert Yawger, de Mizuho Securities.

«Et on ne peut pas rattraper d'un seul coup le retard pris à ce moment-là», a-t-il expliqué.

Les restrictions imposées par la ville de New York devraient en tout cas permettre de «soulager la pression que les consommateurs font peser sur les problèmes d'approvisionnement», notamment en diminuant les «achats générés par la panique et la peur de ne pas avoir d'essence», a estimé M. Laskoski.

Depuis vendredi, les voitures dont les plaques d'immatriculation se terminent par un chiffre impair peuvent s'approvisionner uniquement les jours impairs, et celles ayant une plaque dont le dernier chiffre est pair les jours pairs.

Des policiers ont été positionnés à chaque station-service pour dissuader les resquilleurs.