La quasi-totalité de Manhattan à New York avait à nouveau de l'électricité aux premières heures dimanche alors que les températures ont chuté et que la météo prévoit une nouvelle vague de mauvais temps mercredi, une semaine après le passage de l'ouragan Sandy.

Cependant trouver de l'essence restait une obsession, celle-ci étant même rationnée dans le New Jersey voisin.

Cinq jours après le passage de la méga-tempête, le maire de New York Michael Bloomberg s'est voulu optimiste samedi, estimant que la pénurie à New York «devrait disparaître dans deux ou trois jours».

«Le pire est derrière nous», a lui aussi insisté le gouverneur de New York Andrew Cuomo. Devant la presse, il a concédé que quelque 900 000 personnes restaient privées de courant, une situation qui pourrait perdurer encore une semaine pour certains.

Sur l'île de Long Island, 550 000 personnes étaient encore privées d'électricité, contre 1,2 million juste après le passage de l'ouragan.

Selon le ministère américain de l'Énergie, l'électricité n'a pas encore été rétablie pour un total de 2,5 millions de personnes dans les sept États frappés par Sandy.

Le froid commence en plus à s'installer dans la région, avec des températures désormais proches de zéro la nuit. «Ce froid est dangereux, il est essentiel que les personnes âgées ou fragiles se tiennent au chaud», a insisté Michael Bloomberg en les invitant à rejoindre un abri municipal si nécessaire.

Et les prévisions météorologiques annoncent une nouvelle vague de mauvais temps avec des pluies glaciales et des vents violents aux alentours de 80 km/h pour mercredi.

«Les priorités pour les équipes de la Croix Rouge sont d'ordre logistique, apporter de la nourriture et préparer suffisamment d'abris en prévision de la nouvelle tempête», a souligné Charley Shimanski, un des responsables de l'organisation à New York.

Outre le rétablissement de l'électricité, l'approvisionnement en essence constituait toujours la grande difficulté ce week-end.

Alors que 38% des stations-service de New York n'ont plus de carburant, plusieurs points de distribution gratuite de 38 litres d'essence par personne ont été instaurés dans la ville. Mais à l'un de ces points dans le Bronx (nord-est), des centaines de personnes, jerrycan à la main, ont attendu en vain pendant plus de cinq heures le camion-citerne promis, a constaté une journaliste de l'AFP.

Dans le New Jersey, la pénurie est telle, avec 80% des stations fermées, que le gouverneur Chris Christie a imposé un rationnement basé sur les plaques d'immatriculation. Les numéros impairs pourront s'approvisionner les jours impairs, les numéros pairs attendront les jours pairs.

Côté transports en commun, le trafic du métro new-yorkais était assuré à 80%.

L'ouragan a fait jusqu'à présent 42 morts à New York, a indiqué le maire Michael Bloomberg qui a été pris à partie samedi par des habitants sinistrés attendant désespérément de l'aide.

Le bilan total de Sandy fait état de plus de 100 morts aux États-Unis.

Organiser les opérations de vote

Selon Michael Bloomberg la plupart des écoles devraient rouvrir leurs portes lundi pour un million d'élèves. Seules 65 écoles ayant subi d'importants dégâts devront accueillir les enfants dans des structures provisoires.

Le principal distributeur local d'électricité, Con Edison, compte rétablir l'électricité pour toutes les écoles lundi, et pour les bureaux de vote mardi, jour de l'élection présidentielle.

En raison des dégâts dus à l'ouragan, dans le New Jersey, des camions militaires vont être transformés en bureaux de vote improvisés.

Déçus par l'annulation du célèbre marathon de New York prévu ce dimanche, certains des 47 000 coureurs comprenaient malgré tout la décision de la mairie.

«C'était un cadeau que je m'étais fait pour mes 60 ans. Cela m'a coûté 3000 euros. Je ne crois pas que je pourrai le refaire, mais je comprends. Mes soucis de coureur, ce n'est rien par rapport à la misère» des victimes de Sandy, a confié à Central Park rouvert samedi, Jean-Michel Laurent, venu d'Issy-les-Moulineaux, près de Paris.

Enfin, à quelque chose malheur est bon, a estimé un porte-parole de la Police de New York (NYPD), en annonçant que le taux de criminalité avait baissé de 35% depuis le passage de l'ouragan, en comparaison avec la situation à la même période en 2011.