Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a apporté lundi son soutien à la démarche du président palestinien Mahmoud Abbas pour obtenir le statut d'État observateur pour la Palestine à l'ONU, a annoncé le mouvement islamiste dans un communiqué.

«Khaled Mechaal a exprimé dans une conversation téléphonique avec le président Abbas l'agrément du Hamas à la démarche à l'ONU pour obtenir le statut d'État observateur», selon le communiqué.

Il a souligné «la nécessité que cette initiative s'inscrive dans le cadre d'une vision et d'une stratégie nationales pour préserver les droits nationaux, sur la base des atouts du peuple palestinien, à commencer par la résistance», selon le texte.

Dans un communiqué distinct, un autre membre de la direction en exil, Ezzat al-Rishq, a «salué la démarche à l'ONU pour obtenir un statut d'État observateur, sans concéder ni sacrifier un pouce de la terre palestinienne, de la mer (Méditerranée) au fleuve (Jourdain)», en référence au territoire de la Palestine mandataire d'avant 1948, soit Israël et les Territoires palestiniens.

Contrairement au bureau politique en exil, des dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza, gouvernée depuis 2007 par le mouvement islamiste, ont critiqué l'initiative de M. Abbas à l'ONU, dénonçant une absence de concertation avec l'ensemble des formations palestiniennes.

Le porte-parole du chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a ainsi démenti le 22 novembre avoir approuvé la démarche de M. Abbas lors d'une conversation téléphonique, comme l'avait annoncé l'agence officielle palestinienne Wafa.

Un important dirigeant du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, a qualifié samedi la démarche à l'ONU de «reconnaissance de renonciation officielle aux frontières de 1948».

En revanche, le numéro deux du Hamas, Moussa Abou Marzouk, en exil au Caire, avait exhorté le 17 novembre M. Abbas à «ne pas renoncer à aller à l'ONU», estimant que l'offensive israélienne lancée trois jours auparavant à Gaza constituait aussi «un message de terreur» pour le dissuader de son projet.

Le président palestinien s'est déclaré dimanche «totalement confiant» dans le succès de sa démarche devant l'Assemblée générale, qui doit examiner le projet de résolution jeudi, en sa présence.

Israël et les États-Unis s'opposent à ce projet, arguant qu'un État palestinien ne peut résulter que de négociations de paix, abandonnées depuis plus de deux ans.