Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé lundi des consultations après le dépôt historique vendredi d'une demande d'adhésion d'un État de Palestine aux Nations unies par le président palestinien Mahmoud Abbas.

«Nous espérons que le Conseil de sécurité (...) va permettre à la Palestine de devenir membre des Nations unies», a déclaré l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU Riyad Mansour devant les journalistes. Les États-Unis ont déjà dit qu'ils opposeraient leur veto si nécessaire.

M. Mansour a encore indiqué qu'il «espérait que le Conseil de sécurité ferait preuve de responsabilité», soulignant que 131 pays ont désormais reconnu la Palestine comme un État souverain.

Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines, voire plus, selon des diplomates.

«Nous rencontrons tous les pays membres du Conseil de sécurité» pour les convaincre de voter en faveur de l'adhésion de la Palestine, a dit M. Mansour.

Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

Un tel résultat obligerait les États-Unis à opposer leur veto et une «recommandation» positive ne verra donc de toute façon jamais le jour.

Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud.

D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s'abstiendra.

La direction palestinienne a déjà fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut intermédiaire amélioré «d'État observateur non membre». Leur statut actuel est d'une «entité observatrice».

Le président français Nicolas Sarkozy avait exprimé une telle proposition mercredi dernier devant l'Assemblée générale des Nations unies.