La remise en cause par le président Donald Trump de l'accord avec l'Iran n'affaiblit pas les chances de parvenir à un accord avec la Corée du Nord sur ses programmes balistique et nucléaire, ont martelé dimanche plusieurs responsables de l'administration Trump.

Donald Trump a annoncé vendredi son refus de «certifier» l'accord sur le nucléaire iranien, plaidant pour son durcissement par le Congrès et menaçant de retirer les États-Unis de l'accord négocié par Barack Obama si ses demandes ne sont pas satisfaites.

Cette décision a déclenché de vives inquiétudes parmi les alliés des États-Unis sur la crédibilité de Washington pour mener à bien des négociations avec Pyongyang si l'accord avec l'Iran n'est plus honoré.

«Ce que la Corée du Nord doit conclure de cette décision (sur l'Iran) est que les États-Unis voudront un accord très exigeant» pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, a affirmé le secrétaire d'État américain Rex Tillerson sur la chaîne CNN.

«Si nous y parvenons, il n'y aura pas matière à revenir sur quoi que ce soit parce que l'objectif sera atteint. Le problème avec l'accord sur l'Iran est qu'il ne remplit pas cet objectif. Il ne fait que le reporter.»

«Message parfait»

L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley, a repris les mêmes arguments lors d'un entretien dimanche avec la chaîne ABC, estimant que la remise en question de l'accord avec l'Iran «envoie un message parfait à la Corée du Nord, à savoir, nous n'allons pas nous engager dans un mauvais accord».

Le fait que la Chine, principal allié de la Corée du Nord, ainsi que la Russie, ont donné leur aval à des sanctions de l'ONU de plus en plus sévères contre Pyongyang, montre que la politique de Washington porte ses fruits, a renchéri Rex Tillerson.

«Je pense que sur la Corée du Nord nous avons complètement unifié la communauté internationale», a-t-il dit. «Le président délivre un message très fort à la Corée du Nord selon lequel il faudra parler avec nous à un certain moment pour résoudre ce problème parce que nous n'allons pas vous laisser développer une arme nucléaire.»

Rex Tillerson s'est défendu de voir ses efforts diplomatiques entravés par les déclarations à l'emporte-pièce du président américain sur Twitter. Donald Trump avait notamment jugé les contacts diplomatiques établis par son secrétaire d'État avec Pyongyang de «perte de temps».

Le président «ne cherche pas la guerre» a assuré Rex Tillerson. «Il m'a très clairement dit de continuer mes efforts diplomatiques (...) Ces efforts diplomatiques continueront jusqu'à ce que la première bombe soit larguée», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine est en revanche resté très évasif sur les tensions, régulièrement rapportées dans la presse américaine, dans ses relations avec le président.

Interrogé sur CNN, il a refusé une nouvelle fois de démentir avoir qualifié le président américain de «débile» à la fin d'une réunion au Pentagone, qualifiant ces questions de «futilités».

Il a en revanche réagi aux propos du sénateur républicain Bob Corker, président de la commission des affaires étrangères du Sénat, qui a reproché à Donald Trump de «publiquement castrer» son secrétaire d'État aux yeux du monde.

«J'ai vérifié. Je suis intact», a lancé Rex Tillerson.