Les États-Unis et la Corée du Sud se sont mis d'accord vendredi pour renforcer les capacités de Séoul dans le domaine des missiles, a annoncé l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Au cours d'un entretien téléphonique, le président américain Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-In ont décidé de renforcer la dissuasion de Séoul face aux menaces de la Corée du Nord en élevant ses capacités en matière de missiles, a indiqué Yonhap.

«Les deux dirigeants ont noté la nécessité de renforcer la défense de la République de Corée afin de contrer les provocations et les menaces de la Corée du Nord et sont parvenus à un accord de principe pour réviser la «directive en matière de missiles» dans la mesure souhaitée par la partie sud-coréenne», a rapporté l'agence, citant le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Park Soo-Hyun.

Lors d'une conversation précédente avec M. Trump, le président Moon avait souhaité un assouplissement des limites régissant les capacités de la Corée du Sud dans le domaine des missiles.

Actuellement, aux termes d'un accord bilatéral entre Séoul et Washington, la Corée du Sud est autorisée à détenir des missiles balistiques d'une portée de 800 kilomètres et portant une charge utile de 500 kilos. Elle veut que la charge utile maximale soit portée à 1000 kilos.

Le Pentagone a déclaré qu'il examinait «activement» la possibilité d'une telle révision.

Des voix se sont par ailleurs élevées en Corée du Sud pour que Séoul se dote d'armes nucléaires afin de pouvoir se défendre face à la Corée du Nord et ses programmes nucléaire et balistique.

La Corée du Sud, où 28 500 militaires américains sont déployés pour défendre le pays, n'a pas le droit de détenir des armes nucléaires, aux termes d'un accord sur l'énergie nucléaire qu'elle a signé en 1974 avec Washington.

L'accord assure en contrepartie à Séoul un «parapluie nucléaire» américain contre d'éventuelles attaques.

Toujours selon l'agence Yonhap, MM. Trump et Moon ont réaffirmé lors de leur entretien de vendredi la nécessité de ramener Pyongyang à la table de négociation en lui imposant des sanctions et une pression maximales.

M. Trump avait toutefois déclaré après le dernier essai de missile de la Corée du Nord que discuter avec Pyongyang n'était «pas la réponse».

La tension entre Pyongyang et Washington s'est encore renforcée après ce lancement par la Corée du Nord d'un missile balistique de portée intermédiaire Hwasong-12 qui a survolé le Japon et est allé s'abîmer dans le Pacifique.

Le numéro un nord-coréen, Kim Jong-Un, a averti que ce lancement, qui a été condamné à travers le monde, n'était qu'un «lever de rideau» et que d'autres allaient suivre.