L'ambassadeur de Corée du Nord à l'ONU a affirmé mardi que son pays avait «le droit à l'autodéfense» face aux «intentions hostiles» affichées par les États-Unis, quelques heures après le tir par Pyongyang d'un missile balistique au-dessus du Japon.

«Les exercices militaires conjoints américano-sud-coréens actuellement en cours, en pleine tension sur la péninsule coréenne et en dépit des fermes avertissements de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ne sont rien d'autre qu'un acte fanatique qui ajoute de l'huile sur le feu», a déclaré à la Conférence sur le désarmement de l'ONU à Genève l'ambassadeur, Han Tae-Song.

Pyongyang avait mis en garde contre ces manoeuvres organisées chaque année par Séoul et Washington aux frontières de la Corée du Nord, qui les ressent comme la répétition d'une invasion de son territoire.

«Maintenant que les États-Unis ont ouvertement déclaré leurs intentions hostiles à l'égard de la RPDC en participant à ces manoeuvres (...) mon pays a toutes les raisons de répondre avec des contre-mesures fermes en exerçant son droit à l'autodéfense», a affirmé l'ambassadeur, avant d'avertir que «les États-Unis devront être tenus pour responsables des conséquences catastrophiques qui en découleront».

La Corée du Nord a tiré mardi matin un missile balistique qui a survolé le Japon avant de retomber dans l'océan Pacifique.

Le Conseil de sécurité de l'ONU va se réunir en urgence à la demande de Washington et Tokyo, le premier ministre japonais Shinzo Abe dénonçant une «menace grave et sans précédent».

À la Conférence sur le désarmement, plusieurs ambassadeurs des États-Unis, de l'Union européenne, du Japon et d'Australie ont pris la parole mardi pour condamner le tir de missile.

«Mon espoir est que la Corée du Nord cesse ce comportement provocateur», a déclaré l'ambassadeur américain, Robert Wood.

Face à ce front de critiques, M. Han a martelé que Pyongyang «continuera à renforcer ses capacités de défense avec la puissance nucléaire aussi longtemps que les États-Unis maintiendront leur menace nucléaire et les manoeuvres militaires».