Les présidents chinois Xi Jinping et sud-coréen Moon Jae-In sont d'accord sur le fait que la dénucléarisation de la Corée du Nord est un «objectif commun», a affirmé jeudi le bureau du nouveau chef d'État sud-coréen.

Les relations entre Pékin et Séoul se sont tendues ces derniers mois du fait du déploiement en Corée du Sud d'un bouclier antimissile américain Thaad.

Il est censé permettre de contrer la menace balistique nord-coréenne, mais la Chine est vent debout contre ce dispositif qui entame selon elle ses propres capacités militaires.

Pékin a pris une série de mesures contre les entreprises sud-coréennes, considérées à Séoul comme des actes de représailles économiques.

Lors de leur premier entretien téléphonique, les deux dirigeants ont «convenu du fait que la dénucléarisation de la péninsule coréenne est l'objectif commun des deux pays», a déclaré aux journalistes Yoon Young-Chan, porte-parole du président sud-coréen investi mercredi.

Issu du Parti démocratique de centre gauche, M. Moon devrait rompre avec la fermeté affichée par la conservatrice Park Geun-Hye sur le dossier nord-coréen.

Celui qui avait été la cheville ouvrière du deuxième sommet intercoréen en 2007 préconise pour tenter de régler la question nucléaire nord-coréenne de renouer le dialogue avec Pyongyang -dont la Chine est un des rares alliés.

M. Moon, qui s'était auparavant montré réservé sur le déploiement du Thaad en Corée du Sud, a dit à son homologue qu'il était «bien conscient» des inquiétudes chinoises, plaidant pour des discussions bilatérales afin de permettre «une meilleure compréhension sur le sujet».

Le nouveau président, qui s'était entretenu dès mercredi avec son homologue américain Donald Trump, a également préconisé au sujet de la Corée du Nord «un dialogue ainsi que des sanctions et des pressions», a dit M. Yoon.

Au cours de cet entretien de 40 minutes, il a aussi proposé d'envoyer une délégation à Pékin pour discuter du Thaad et du dossier nucléaire nord-coréen, selon M. Yoon. M. Xi a formellement invité M. Moon à se rendre à Pékin, a dit le porte-parole.

Le nouveau président a également échangé pendant 25 minutes avec le premier ministre japonais Shinzo Abe. Les deux hommes ont échangé des invitations, formulant le souhait de se rencontrer rapidement.

M. Moon a, selon la présidence sud-coréenne, estimé que les différends historiques devaient être résolus «intelligemment». Tokyo et Séoul s'opposent notamment toujours sur le contentieux des «femmes de réconfort».

La plupart des historiens estiment que jusqu'à 200 000 femmes, essentiellement des Coréennes, mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes et des ressortissantes d'autres pays asiatiques, ont été enrôlées de force dans les bordels de l'armée impériale avant 1945.

Les deux pays ont conclu en 2015 un accord «définitif et irréversible» au terme duquel le Japon offre ses «excuses sincères» et verse des dédommagements.

M. Moon a expliqué à M. Abe que beaucoup de Sud-Coréens n'acceptaient pas l'accord, selon la présidence sud-coréenne, tandis que ce dernier lui a répliqué qu'il était «extrêmement important» que l'accord soit mis en oeuvre, selon le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga.