La Chine «pourrait faire beaucoup plus» pour que la Corée du Nord renonce à ses «provocations», a estimé vendredi le chef du Pentagone, après un nouveau tir d'essai de missiles balistiques par le régime de Pyongyang.

«Le pays qui a le plus d'influence sur la Corée du Nord, et de très loin, par ses relations économiques, sa proximité géographique (...) c'est la Chine», a déclaré le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter.

«Le président Obama a pressé le gouvernement chinois de rentrer dans le jeu, et de les amener (les Nord-Coréens) à stopper leurs provocations», a-t-il indiqué.

La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques de moyenne portée vendredi, dans un contexte de tensions militaires qui vont croissant après le quatrième essai nucléaire de Pyongyang en janvier.

Le régime nord-coréen menace depuis 15 jours quasi quotidiennement de frappes nucléaires Séoul et Washington, qui mènent en ce moment des exercices militaires conjoints à grande échelle.

Sur le plan militaire, la réponse que les États-Unis apportent à l'escalade nord-coréenne est le renforcement de la «dissuasion», a indiqué M. Carter.

«Nous faisons tous les jours des choses pour renforcer la dissuasion», renforçant notamment les outils de défense antimissiles «pour protéger nos troupes et la Corée du Sud et le Japon».

«Nous sommes en train d'analyser le résultat de ces lancements» de missiles nord-coréens, a-t-il dit.

Les missiles tirés par les Nord-Coréens seraient tous les deux des engins de moyenne portée Rodong, lancés à partir de véhicules de lancements mobiles.

Le dernier tir de ce type de missile remonte à mars 2014.

Si la Corée du Nord dispose vraisemblablement d'un petit arsenal d'armes nucléaires, sa capacité à les diriger sur une cible choisie fait l'objet de débats.

Le département d'État américain a appelé Pyongyang à s'abstenir de tout geste susceptible «d'aggraver encore les tensions».

Le premier ministre japonais Shinzo Abe a condamné ces tirs, ajoutant que Tokyo se concerterait avec entre autres les États-Unis et la Corée du Sud pour déterminer la marche à suivre.

Les États-Unis et la Corée du Sud ont commencé les discussions pour le déploiement dans la péninsule du bouclier antimissiles balistiques THAAD (Terminal High Altitude Area Defence System), que Pékin ne veut pas voir si près de son propre territoire.