La Corée du Nord a tiré deux missiles dans la mer Jaune cette semaine au moment où le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter effectuait une visite dans la région, a annoncé jeudi le ministère sud-coréen de la Défense.

Les missiles ont été tirés d'une base située sur la côte occidentale de la Corée du Nord mardi à l'occasion de ce qui semblait être un exercice de routine, a déclaré le porte-parole du ministère Kim Min-seok.

Ces tirs ont coïncidé avec l'arrivée au Japon du chef du Pentagone. Celui-ci a quitté le Japon jeudi pour Séoul où il doit s'entretenir avec le gouvernement de la menace représentée par le Nord.

«La Corée du Nord tire régulièrement de tels missiles sol/air», a dit le porte-parole, expliquant que le ministère de la Défense ne les considérait pas comme particulièrement menaçants.

Ashton Carter flatté

Ces tirs de missiles nord-coréens soulignent combien la situation dans la péninsule coréenne «est dangereuse», a déclaré de son côté le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, arrivé jeudi en Corée du Sud dans le cadre d'une mini-tournée asiatique «S'il s'agit d'un message de bienvenue pour moi, c'est flatteur. Je suis en poste depuis six semaines, j'ai deux missiles...», a ironisé M. Carter.

Pour le chef du Pentagone, ces tirs rappellent «combien est dangereuse la situation dans la péninsule coréenne, et combien» est «nécessaire» au maintien de la paix la présence «d'une force (américaine) très entraînée en soutien» des forces sud-coréennes.

M. Carter doit notamment rencontrer la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, selon un haut responsable américain.

Le chef du Pentagone effectue une mini-tournée en Asie qui l'a déjà conduit au Japon, et qu'il achèvera ce weekend à Hawaï, où se trouve le siège du commandement militaire américain pour la zone Pacifique.

Il y a environ 28 500 militaires américains stationnés dans le pays.

M. Carter veut «réaffirmer notre fort engagement envers notre alliance» avec la Corée du Sud et le recentrage des États-Unis vers l'Asie, a expliqué le haut responsable américain.

Il veut aussi «discuter du rôle croissant de la Corée du Sud» sur la scène mondiale, a indiqué cette source, en rappelant que Séoul participait aux efforts de lutte contre le groupe armé État islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Les résolutions des Nations unies font explicitement interdiction à Pyongyang de procéder à des tests de missiles balistiques. Ce qui n'empêche pas la Corée du Nord d'y avoir régulièrement recours, généralement pour signifier son mécontentement.

Pyongyang a tiré récemment plusieurs missiles de courte portée dans la mer du Japon pour protester contre les exercices militaires annuels conjoints menés par les États-Unis et la Corée du Sud, et qu'elle perçoit comme la répétition générale d'une invasion de son territoire.

L'exercice Key Resolve a pris fin le mois dernier, mais Foal Eagle se poursuit jusqu'au 24 avril.

Ces exercices annuels ne manquent jamais d'aggraver les tensions entre les deux Corées. Les deux rivaux sont toujours techniquement en guerre, n'ayant pas signé de traité de paix après l'armistice de 1953.