Des dizaines de Sud-Coréens, la plupart très âgés, ont traversé la frontière dimanche pour retrouver en Corée du Nord des proches dont ils sont séparés depuis la fin de la guerre (1950-53).

Un premier groupe de Coréens du Sud et du Nord s'étaient rencontrés dans un climat d'intense émotion entre jeudi et samedi dans la station du mont Kumgang, en territoire nord-coréen.

Dimanche, à la veille d'exercices militaires américano-sud-coréens, et jusqu'à mardi, ce sont 350 personnes venues du Sud qui retrouveront 88 proches restés de l'autre côté de la frontière et dont elles n'avaient plus de nouvelles depuis des décennies.

Ryoo Jung-Hee, 69 ans, s'apprêtait ainsi à embrasser son frère de 81 ans pour la première fois depuis la guerre. Incorporé dans l'armée du Nord à l'âge de 17 ans, sa famille sans nouvelles de lui le croyait mort.

«Ce fut un miracle d'apprendre qu'il était vivant et voulait nous revoir», a-t-elle confié avant son départ de Séoul.

Ces réunions de famille sont les premières organisées depuis 2010.

La Corée du Nord a fini par donner son accord alors qu'elle exigeait au préalable l'annulation d'exercices militaires entre la Corée du Sud et les États-Unis qui commencent lundi.

Pyongyang dénonce ces exercices comme des répétitions à l'invasion de la Corée du Nord.

«Les États-Unis se réjouissent verbalement de la réunion des familles (...) mais leur secrétaire d'Etat, lors d'une récente visite dans le Sud, a souligné que les exercices auraient lieu comme prévu», tempêtait samedi le journal nord-coréen Rodong dans un éditorial.

«C'est une tentative malsaine de faire obstacle à la percée que nous avons réalisée pour améliorer les relations intercoréennes», a-t-il estimé.

En état de confrontation quasi permanente, les deux Corées sont techniquement toujours en guerre, n'ayant pas signé de traité de paix après l'armistice de 1953.