La Corée du Nord a annoncé lundi le remplacement du ministre des Forces armées, qui passait pour un «dur», six mois seulement après sa nomination, dernier changement d'une longue série effectuée par le jeune dirigeant Kim Jong-un au sein de l'armée.

Le nouveau ministre est Jang Jong-nam, a rapporté l'agence officielle KCNA. Il s'agit d'un commandant, quinquagénaire - donc plutôt jeune pour un ministre des Forces armées - relativement peu connu.

Il remplace Kim Kyok-sik, nommé en novembre dernier par le pouvoir, et qui était considéré comme un «faucon». Selon les experts sud-coréens, il est le haut gradé militaire qui avait orchestré le bombardement d'une île sud-coréenne proche de la frontière avec le Nord, en novembre 2010.

Quatre Sud-Coréens avaient été tués et l'agression avait provoqué une nouvelle crise sur la péninsule.

Le ministère nord-coréen des Forces armées fait office de ministère de la Défense.

Depuis son arrivée à la tête du pays après la mort de son père en décembre 2011, Kim Jong-un a procédé à plusieurs changements au sein de l'élite militaire, de manière à asseoir sa suprématie sur l'armée, selon les experts.

Le remplacement intervient alors que la péninsule coréenne vient de traverser plusieurs semaines de très vives tensions, causées par un tir de fusée et un essai nucléaire de Pyongyang, auxquels la communauté internationale a répliqué par un renforcement des sanctions.

À Séoul, où la moindre bribe d'information en provenance du Nord, un des pays les plus reclus de la planète, est disséquée par les experts et de hauts responsables, le gouvernement indique suivre avec attention les changements au sein de l'armée.

«Nous ne savons pas si (Jang) est moins "dur", mais il semble qu'il appartient à une génération plus jeune», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense Kim Min-seok. «Le fait d'avoir un nouveau point ne signifie pas que la ligne entière change. Nous avons besoin de plus de temps pour juger de la direction générale».