«Poutine c'est la stabilité!», estime Antonina Nikitina: comme de nombreux partisans de l'homme fort du pays réunis dans un stade de Moscou jeudi, elle estime qu'il est le seul capable de diriger la Russie.

«Le pays a besoin de stabilité, personne d'autre ne peut l'apporter», estime cette retraitée de 64 ans, dans les gradins du stade Loujniki.

Elle estime que seul Vladimir Poutine, déjà président de 2000 à 2008, et actuel premier ministre, peut assurer l'avenir du pays.

«Poutine ne gouverne pas depuis un jour ou un an, on sait ce qu'on peut attendre de lui», explique-t-elle.

«Nous n'avons pas besoin d'une nouvelle Russie, nous avons besoin de conserver ce que nous avons déjà», ajoute cette Moscovite.

Magomed Tadjiev, 21 ans, est lui venu d'une des républiques du Caucase russe: «Je suis venu soutenir Poutine (...) car depuis qu'il est là, nous avons la stabilité et la Russie est respectée à l'étranger», explique-t-il.

«Si on vote pour quelqu'un d'autre, ça n'ira pas», ajoute-t-il.

Jeudi, jour férié en Russie en raison de «la journée des défenseurs de la patrie», une fête héritée de l'époque soviétique, plus de 100 000 Russes sont rassemblés dans ce stade, afin de témoigner de leur soutien à M. Poutine.

Candidat et grand favori à la présidentielle du 4 mars, celui-ci est confronté à un mouvement de contestation sans précédent depuis son arrivée au sommet du pouvoir.

Les manifestants brandissent des pancartes telles que «Nous sommes pour Poutine», «Poutine est notre président». Des chanteurs russes se produisent sur scène, des ballons sont lâchés dans le ciel, du thé et de la nourriture sont distribués gratuitement.

En début d'après-midi, Vladimir Poutine fait son apparition sur la scène installée au centre du stade. «La bataille pour la Russie continue, et la victoire sera pour nous», lance-t-il, dans un discours offensif, salué par des exclamations.

«La Russie sera le premier pays au monde et tous nous respecteront», déclare une professeur de 45 ans, Svetlana Gilmidinova, à la fin du rassemblement.

Poutine est «le meilleur défenseur» de la Russie, ajoute Pavel Sklintchouk, 23 ans, à l'issue de ce rassemblement largement couvert par les médias publics.

La mobilisation de ces 130 000 partisans -estimation de la police- a cependant été mise en doute par l'opposition et des médias indépendants.

Ils ont accusé les autorités de rémunérer des participants ou de faire pression sur les employés du secteur public pour qu'ils manifestent, comme lors du dernier rassemblement pro-Poutine le 4 février.

«C'est mon anniversaire aujourd'hui et on m'a forcé à venir», a confié à l'AFP un manifestant, Vladimir Nikolaïevitch, chauffeur dans une entreprise publique d'électricité.

«Les gens ne sont pas venus de leur plein gré, mais car ils étaient forcés», a-t-il ajouté.

Elena, 19 ans, venue avec d'autres membres d'une association sportive de Sambo, un art martial russe, répond, elle, en riant : «je suis venue car Poutine est judoka et ça me plait».

Une vingtaine de bus vides garés près du stade portent des immatriculations de villes de province comme Tambov, Riazan ou Toula, à des centaines de kilomètres de Moscou.

Selon un représentant d'un groupe d'une centaine de personnes venu de Pouchkino, une petite ville des environs de Moscou, Dmitri Vodotinski, ces transports ont été payés par le parti au pouvoir Russie Unie.