Les Britanniques n'ont pas le coeur à la fête depuis quelques années. Ils ont perdu 4676 soldats en Irak et en Afghanistan. Ils encaissent le régime d'austérité imposé par le gouvernement conservateur, héritage de la crise économique de 2008. Et ils s'inquiètent autant des émeutes, des grèves et des manifestations dans leur quartier que de la perte d'influence de la Grande-Bretagne à l'étranger.

Dans ce climat, Élisabeth II représente un roc, un symbole de «britannité» qui a résisté aux guerres, aux crises et au déclin de l'empire. «J'espère que ce jubilé sera l'occasion de rendre grâce pour nos avancées depuis 1952 et de regarder vers l'avenir avec l'esprit clair et le coeur chaud», a-t-elle déclaré dans un message spécial le 6 février dernier.

Ce jubilé n'est rien de moins qu'un baume sur la crise identitaire des Britanniques.

Ces traditionalistes dans l'âme se coifferont de leurs plus beaux chapeaux pour assister à une flottille grandiose sur la Tamise ou boire à la santé de la reine dans des fêtes de rue.

L'aristocratie du rock britannique offrira un concert devant le palais de Buckingham au grand plaisir de touristes anglophiles qui apporteront une embellie inespérée à l'économie.

Les enfants ne seront pas en reste. Les jeunes gagnants d'un concours national de cuisine serviront à la cohorte royale leurs créations culinaires pour le jubilé.

Une compétition discriminatoire envers le républicanisme, selon l'organisation antimonarchiste Republic. D'ailleurs, ces militants afficheront des messages de lèse-majesté sur le bord de la Tamise, le 3 juin, en plein champ de vision de la reine qui sera à la tête de la flottille. Nul doute qu'ils entonneront God Save The Queen des Sex Pistols, brûlot antiroyaliste réédité à temps pour les célébrations.

Le jubilé de diamant ne manquera pas... d'éclat!