Venus du monde entier en avion, en bateau ou par la route, des centaines de figurants et de chevaux ont pris leurs quartiers à Windsor pour un grandiose spectacle équestre dans le cadre des célébrations du jubilé de la reine, passionnée d'équitation.

Des Marwaris, célèbres chevaux «danseurs» indiens aux cavaliers Huasos chiliens, ils ont donné jeudi soir dans le domaine du château royal, à l'ouest de Londres, le coup d'envoi des festivités organisées pour les 60 ans de règne de la souveraine britannique, qui culmineront début juin.

En hommage à Elizabeth II, qui a effectué plus de 250 visites officielles dans le monde, quelque 550 chevaux et 1.200 artistes de 17 pays ont défié la pluie battante pour se produire, avec, en toile de fond, une imposante réplique du château de Buckingham, la résidence londonienne de la souveraine.

Un carrousel de Carabiniers italiens a mimé une bataille historique dans un tourbillon de plumes et d'épées, tandis que des cavaliers de l'école du Kremlin ont rivalisé d'acrobaties, formant une pyramide humaine sur leurs montures lancées au galop. Cent coursiers arabes de la cavalerie royale d'Oman ont à leur tour occupé la scène dans un bruit de tonnerre et des nuages d'encens.

Les évolutions équestres étaient entrecoupées de chants et de danses, avec une démonstration de didgeridoo, un instrument d'origine aborigène, un haka (danse rituelle) maori, des chanteurs inuits et un orchestre de mariachis.

La reine n'était pas là pour cette première, où la famille royale était représentée par sa fille, la princesse Anne qui a elle-même pratiqué la compétition équestre. Mais le spectacle sera donné de nouveau dimanche dans une version plus longue en l'honneur de la souveraine, avec la participation cette fois de Susan Boyle, la «cendrillon» de la chanson britannique.

Elizabeth a toujours été passionnée de chevaux. Elle a reçu son premier poney à l'âge de 4 ans et possède sa propre écurie. À 86 ans, elle continue aussi à monter.

Les chevaux de la reine étaient d'ailleurs de la partie, tout comme la cavalerie royale qui s'est jointe aux interprètes pour le final, une reconstitution de son couronnement.

Faire venir jusqu'à Windsor 550 chevaux par air, mer et terre a été «une véritable performance logistique», a souligné Sheila Duckworth, responsable de la firme de transport équestre Shelley Ashman.

Les chevaux d'Oman ont été acheminés dans deux avions pleins à craquer et il a fallu 17 jours à un convoi parti d'Azerbaïdjan pour rejoindre Windsor.

«Il n'y a pas eu de problème: les chevaux sont contents tant qu'ils sont ensemble», assure Sheila Duckworth.

«Participer à ce spectacle est un grand honneur pour nous. Elizabeth est devenue reine dans notre pays», rappelle Moses Ndungu, un danseur kenyan.

La jeune Elizabeth avait en effet été informée de la mort de son père, le roi George VI, et de son ascension sur le trône alors qu'elle faisait une visite au Kenya en 1952.

Le jubilé de diamant d'Elizabeth a commencé officiellement en février avec l'anniversaire de la mort de George VI.

En mars, la souveraine a entamé un tour du Royaume-Uni. Elle a décidé aussi de dépêcher les membres de la famille royale dans les états du Commonwealth, qui regroupe essentiellement d'anciennes colonies britanniques.

Le 18 mai, les principales familles royales du monde sont conviées au palais de Buckingham.

Mais le temps fort des célébrations sera le long week-end du 2 au 5 juin, en partie férié, qui sera marqué notamment par la descente de la Tamise par 1.000 bateaux, un concert géant devant Buckingham et une procession en carrosse.