Alors qu'une coalition d'organismes affirmait lundi que seulement une infime partie de l'argent promis pour la reconstruction d'Haïti a été versée par le Canada, la ministre de la Coopération internationale, Beverly Oda, a assuré mardi que le Canada a versé plus de 200 millions de dollars.
La ministre Oda était de passage à Montréal pour annoncer une autre série de projets à caractère humanitaire pour Haïti, dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'agriculture.
Ces projets, qui totalisent 93 millions de dollars, porteront à 202,5 millions, selon elle, les sommes versées par Ottawa en Haïti.
Et ces 202,5 millions représentent la moitié de l'engagement de 400 millions sur deux ans du Canada envers Haïti après le séisme, a-t-elle souligné.
«Les Canadiens ont été déterminés et constants dans leur volonté d'aider Haïti. Les Canadiens, et les Québécois en particulier, ont fait une contribution exceptionnelle au cours de la dernière année», a commenté la ministre Oda.
Les projets annoncés mardi ont trait notamment à des cliniques de santé, à des cliniques de maternité et à l'accès à l'école et à des fournitures scolaires pour des enfants haïtiens.
À Ottawa cependant, le Bloc québécois a repris la critique des organisations humanitaires qui, la veille, avaient reproché au gouvernement conservateur de ne pas avoir dépensé les sommes promises pour Haïti. «Un an après le tragique séisme qui a dévasté le pays, le gouvernement conservateur n'a déboursé qu'un peu moins du tiers du montant qu'il avait promis lors de la Conférence internationale des donateurs de New York, en mars dernier. C'est inacceptable», a opiné la porte-parole bloquiste pour ce dossier, Johanne Deschamps.
Municipalités
La ministre de la Coopération internationale se trouvait aux côtés de représentants des municipalités qui ont à leur tour annoncé leur participation à la reconstruction d'Haïti.
Ainsi, la Ville de Montréal concentrera son action à Port-au-Prince, pendant que l'Union des municipalités du Québec et la Fédération canadienne des municipalités s'occuperont des villes de Gressier, Léogâne, Petit-Goâve et Grand-Goâve.
Dans ces cas, il s'agit de fournir l'expertise municipale d'ici pour rétablir les capacités institutionnelles des municipalités haïtiennes et les aider à réhabiliter des services de base, a expliqué le président de l'Union des municipalités du Québec et maire de Rimouski, Éric Forest.
«Nous allons aider les Haïtiens dans ce que nous connaissons le mieux, c'est-à-dire la gestion d'une ville au quotidien. À terme, cela va permettre à Port-au-Prince d'assumer ses responsabilités dans les domaines prioritaires comme le logement, la planification urbaine, les infrastructures ou le développement économique», a résumé de son côté le maire de Montréal, Gérald Tremblay.
Le monde doit «redoubler d'efforts» selon Ban Ki-moon
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi la communauté internationale à «redoubler d'efforts» pour aider Haïti, un an après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.
Le séisme, qui a fait quelque plus de 220 000 morts et 1,2 million de sans-abri, a été «une catastrophe d'une magnitude incomparable», rappelle M. Ban dans un communiqué diffusé par son porte-parole.
«La réaction de l'ONU et de la communauté internationale a été l'une des plus importantes du genre jamais organisée et permet encore aujourd'hui d'aider les survivants de cette tragédie», souligne-t-il.
Mais «ces efforts doivent être renouvelés et redoublés», insiste M. Ban, qui «appelle la communauté internationale à continuer à soutenir le peuple haïtien».
«Le gouvernement (haïtien) a perdu des milliers de fonctionnaires et beaucoup de ses institutions fondamentales ont été détruites», ajoute le communiqué, qui rappelle que «102 collègues des Nations unies ont péri et (que) beaucoup d'autres ont subi des pertes cruelles».
M. Ban «réitère l'engagement plein et entier des Nations unies à aider le gouvernement et le peuple haïtiens à relever le défi de la reconstruction et à bâtir un avenir de sécurité et de prospérité».
-Avec AFP