Julian Assange vit une « situation inhumaine », reclus depuis six ans dans l'ambassade équatorienne à Londres où il a trouvé asile, situation qui doit être résolue, a estimé jeudi l'ex juge Baltasar Garzon, qui dirige la défense du fondateur australien de WikiLeaks.

« Ce n'est pas une situation commode, c'est une situation inhumaine parce que la solution tarde, alors qu'elle aurait déjà dû être gérée par les États impliqués qui sont l'Équateur, les États-Unis et la Grande-Bretagne », a déclaré l'ancien magistrat espagnol lors d'une conférence de presse à Ambato, localité des Andes équatoriennes.

M. Garzon, qui participait à une conférence sur les droits humains à l'Université catholique d'Ambato, a souligné qu'« il s'agit d'une situation humanitaire qui devrait déjà être résolue ».

Julian Assange, 47 ans, a trouvé asile en juin 2012 dans l'ambassade d'Équateur pour échapper à une extradition vers la Suède, où il était recherché pour des accusations de viol et d'agression sexuelle qu'il nie. La procédure a depuis été classée.

Mais aujourd'hui, il craint d'être arrêté, puis extradé aux États-Unis pour la publication par WikiLeaks en 2010 de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains.  

La justice britannique maintient un mandat d'arrêt à son encontre pour avoir à l'époque violé ses conditions de liberté sous caution dans l'affaire ouverte en Suède.

Le fondateur de WikiLeaks est privé de toute communication depuis mars, pour avoir « manqué à son engagement de ne pas publier de messages constituant une ingérence dans la relation [de l'Équateur] avec d'autres États », avait alors indiqué Quito.

En août, le gouvernement a précisé que Julian Assange aurait seulement « accès à l'internet en se connectant au service wifi de la légation » et qu'il devait respecter des horaires pour les visites qu'il recevait ainsi que des règles de salubrité, sous peine de la « suppression de l'asile ».

M. Garzon a estimé que « la législation internationale devait être respectée afin que ne s'aggrave pas la situation [...] d'une personne qui n'a pas été privée de sa liberté ».

« Il n'y a pas de charges pénales contre lui [Assange] dans ce pays, ni autant que l'on sache aux États-Unis », a-t-il ajouté.

En décembre, Julian Assange a été naturalisé par l'Équateur, qui voulait lui donner un statut diplomatique afin de régler sa situation. Mais la Grande-Bretagne a refusé de reconnaître sa nomination.

Julian Assange a depuis refusé cette protection de l'Équateur et reste avec son statut de bénéficiaire de l'asile équatorien.