Chelsea Manning, militaire transsexuelle américaine emprisonnée pour avoir fourni à WikiLeaks des milliers de documents secrets, a confié mardi pouvoir enfin se projeter dans l'avenir, à l'approche de sa libération la semaine prochaine.

«Pour la première fois, je me vois un avenir en tant que Chelsea. Je m'imagine survivre et vivre dans la peau de la personne que je suis et qui pourra l'être dans le monde extérieur», a déclaré la femme soldat, dans un communiqué transmis par son équipe de défenseurs.

«La liberté était quelque chose dont je rêvais sans m'autoriser à imaginer en jouir pleinement», a poursuivi celle qui s'appelait auparavant Bradley Manning. L'ancien informateur de Wikileaks a eu sa peine de 35 ans de réclusion commuée par l'ex-président américain Barack Obama.

«Désormais, la liberté est quelque chose que je vais connaître à nouveau avec mes amis et personnes aimées après presque sept années de barreaux et de ciment, de réclusions à l'isolement, avec mon autonomie et mes soins entravés, notamment ces coupes de cheveux régulièrement imposées», a ajouté Mme Manning.

Chelsea Manning avait l'année dernière fait deux tentatives de suicide et une grève de la faim entre les deux, dans sa prison militaire de Fort Leavenworth, au Kansas, désespérée selon ses proches par les procédures disciplinaires auxquelles elle était soumise.

La militaire exigeait d'obtenir les soins nécessaires à son changement de genre, en accusant les autorités américaines de lui nier son «droit à l'existence» en lui refusant le droit de se faire pousser les cheveux.

Elle avait été condamnée en août 2013 à 35 ans de réclusion pour avoir transmis 700 000 documents confidentiels au site WikiLeaks. Une peine que ses soutiens jugeaient démesurée. M. Obama avait commué cette sentence trois jours avant de quitter la Maison-Blanche, en raccourcissant grandement la durée.

Chelsea Manning doit être libérée de prison le 17 mai.