Barack Obama a affirmé mercredi lors de sa dernière conférence de presse à la Maison-Blanche avant de confier le pouvoir à Donald Trump que «justice a été rendue» dans l'affaire de Chelsea Manning, dont le président américain a commué la peine mardi alors que cette militaire devait purger 35 ans de prison pour avoir transmis des documents confidentiels au site WikiLeaks.

«Je n'ai aucun problème à dire que justice a été rendue», a déclaré M. Obama lors de sa dernière conférence de presse à la Maison-Blanche. Car Chelsea Manning a purgé «une dure peine de prison», «elle a été jugée (...), elle a admis sa responsabilité pour son crime, la peine qu'elle a reçue était très disproportionnée par rapport à celles d'autres lanceurs d'alerte», a-t-il ajouté, rappelant qu'il avait «commué et non annulé» la peine de Mme Manning.

La militaire transsexuelle, qui s'appelait Bradley Manning au moment des faits reprochés, sera libérée le 17 mai. Elle avait été condamnée en août 2013 pour avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels au site WikiLeaks.

Parfois critiqué pour la sévérité de son administration à l'égard des lanceurs d'alerte, le président américain a insisté sur la nécessité de trouver «le bon équilibre entre l'obligation (pour les lanceurs d'alerte) de rendre des comptes» et la volonté «d'ouverture et de transparence» dans une démocratie.

La femme soldate de 29 ans, qui a purgé près de sept ans de prison, avait tenté de mettre fin à ses jours en octobre, après une première tentative de suicide en juillet.

Des liens «constructifs» avec Moscou



Barack Obama a également déclaré lors de cette conférence de presse qu'il est dans «l'intérêt de l'Amérique» d'avoir des «relations constructives avec la Russie». 

«Je pense qu'il est dans l'intérêt de l'Amérique et du monde d'avoir une relation constructive avec la Russie», a-t-il insisté.

Deux jours avant l'investiture du républicain Donald Trump, qui souhaite réchauffer les relations glaciales entre la Maison-Blanche et le Kremlin, Barack Obama a toutefois assuré que cette vision s'est heurtée à une «escalade du discours antiaméricain» lorsque Vladimir Poutine est revenu à la présidence russe en 2012, menant à une relation Washington-Moscou plus «antagoniste» et «difficile».

Les remarques du président Obama interviennent sur fond de polémique aux États-Unis sur l'interférence, dénoncée par les services de renseignement américains, de Moscou dans la campagne présidentielle remportée par Donald Trump.

La communauté du renseignement américain s'accorde à dire que Moscou, sur les ordres de Vladimir Poutine, a mené une campagne de piratages informatique pour influer sur l'issue de la présidentielle, notamment pour favoriser le milliardaire.