Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, accusé de viol en Suède, a publié mercredi les réponses qu'il a fournies à la justice lors de son interrogatoire mi-novembre à Londres, dans lesquelles il clame son innocence.

« Je suis totalement innocent. J'ai déjà été blanchi de cette même allégation en 2010 », écrit Julian Assange dans un message publié avec la retranscription de ses déclarations au procureur équatorien qui l'a interrogé en présence d'une magistrate suédoise les 14 et 15 novembre à l'ambassade d'Équateur de Londres, où il est réfugié depuis 2012.

« "SW" (la victime présumée du viol, NDLR) a été très claire sur le fait qu'elle souhaitait avoir une relation sexuelle avec moi (...) Au cours de cette nuit, et le matin suivant, nous avons eu des rapports sexuels consentis à quatre ou cinq reprises », a déclaré Julian Assange lors de son audition, selon la retranscription publiée mercredi par WikiLeaks.

« J'étais certain que "SW" n'était pas endormie. J'étais également certain qu'elle avait consenti expressément à avoir une relation sexuelle non protégée », a-t-il également affirmé aux procureurs au sujet du rapport sexuel auquel la plaignante dit ne pas avoir consenti.

Interrogé par l'AFP, son avocat suédois, Per Samuelsson, s'est refusé à dire s'il était ou non informé de l'intention de son client de publier ses déclarations au procureur équatorien. Leur publication « est une bonne chose », a-t-il néanmoins indiqué.

Le bureau de la procureure suédoise responsable de l'enquête, Marianne Ny, a décliné tout commentaire.

Le fondateur de WikiLeaks avait été interrogé le 31 août 2010 par la police suédoise au sujet d'une plainte pour agression sexuelle déposée par une autre jeune femme. Cette procédure a été frappée depuis par la prescription. Il n'avait en revanche jamais été entendu au sujet de la plainte pour viol de « SW », laquelle sera prescrite en 2020.

Âgée d'une trentaine d'années à l'époque des faits, la jeune femme a porté plainte le 20 août 2010 contre Julian Assange, qu'elle avait rencontré lors d'une conférence de WikiLeaks à Stockholm quelques jours auparavant. Elle accuse le fondateur de WikiLeaks d'avoir engagé un rapport sexuel pendant qu'elle dormait dans la nuit du 16 au 17 août, et sans préservatif alors qu'elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé.

L'Australien reste sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, qu'il a contesté à de multiples reprises devant la justice suédoise, en vain.