Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui est réfugié dans l'ambassade de l'Équateur à Londres depuis exactement trois ans vendredi, attend toujours d'être entendu par la justice suédoise concernant des affaires d'agression sexuelle et de viol.

Pour faire progresser l'enquête, le parquet suédois a accepté en mars de venir à Londres pour entendre l'Australien de 43 ans, qui nie les accusations portées contre lui et craint d'être extradé vers les États-Unis s'il se rend en Suède.

Selon l'activiste, une réunion avec la procureure suédoise Marianne Ny était prévue mercredi et aurait été annulée. «Il est impossible de garder confiance en ce magistrat dans de telles circonstances», a dénoncé Julian Assange dans un communiqué.

Cette annulation n'a pas été confirmée par le parquet suédois, qui a annoncé lundi avoir déposé une demande officielle auprès des autorités britanniques et équatoriennes pour entendre M. Assange à Londres.

«La procureure générale Marianne Ny a déposé une demande d'aide légale aux autorités britanniques et une requête à l'Équateur pour obtenir la permission d'entendre Julian Assange à l'ambassade d'Équateur (...) en juin-juillet 2015, à un moment qui convienne à tous», a expliqué la justice suédoise dans un communiqué publié lundi.

«En ce moment, les autorités équatoriennes sont en train d'examiner cette demande dans un esprit de coopération judiciaire», a indiqué deux jours après le ministère des Affaires étrangères de l'Équateur.

M. Assange rejette les accusations d'agressions sexuelles et de viol portées contre lui par deux Suédoises âgées d'une trentaine d'années, affirmant que les relations sexuelles étaient consenties.

Il a demandé l'asile politique à l'Équateur voilà trois ans, car il craint, s'il se rend en Suède, une extradition vers les États-Unis pour y répondre de la publication par son site d'un demi-million de documents classés secrets de défense.

S'il tentait de quitter l'ambassade d'Équateur à Londres, M. Assange serait immédiatement arrêté et livré à la Suède. Pour marquer ses trois ans de réclusion volontaire, une veillée de soutien est prévue vendredi à 16 h GMT (midi, heure de Montréal) devant le bâtiment.

WikiLeaks, qui a créé un site internet pour dénoncer le «gaspillage gouvernemental» (govwaste.co.uk) représenté par la surveillance policière britannique de l'ambassade, affirme que le coût s'élève à 11,3 millions de livres (17,9 millions de dollars).