L'avocat du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, accusé en Suède d'agressions sexuelles, a déposé formellement mercredi un appel devant la Cour suprême suédoise pour annuler le mandat d'arrêt contre son client.

«Nous avons déposé un appel devant la Cour suprême aujourd'hui (mercredi) à 16 h» (10 h heure de l'Est) afin d'annuler le mandat d'arrêt émis en 2010 à l'encontre de M. Assange, a expliqué à l'AFP son avocat, Per Samuelsson.

Un premier recours avait été rejeté en novembre par la cour d'appel de Stockholm. M. Samuelsson avait alors annoncé qu'il ferait appel.

«Il faut sortir de là, la situation est au point mort et c'est un aspect que nous avons soulevé dans notre appel», a-t-il dit, dénonçant la «passivité totale» du Parquet, qui «n'a rien fait en quatre ans».

Le mandat d'arrêt doit permettre à la justice suédoise d'entendre Julian Assange à propos des accusations portées contre lui par deux jeunes femmes d'une trentaine d'années.

«Nous demandons à la Cour de nous donner accès aux SMS qu'ont échangés les deux plaignantes entre elles, documents que possède le Parquet», a ajouté M. Samuelsson.

Une fois ces éléments à disposition, il est convaincu que l'innocence de son client pourra être prouvée.

L'Australien, 43 ans, nie les faits et demande à être entendu à Londres où il est réfugié dans l'ambassade d'Équateur depuis juin 2012, ce que refuse le procureur en charge du dossier.

D'après les termes du mandat d'arrêt, M. Assange ne peut sortir de l'ambassade sans être arrêté par la police britannique et envoyé en Suède.

Pour son avocat, il est donc dans l'impossibilité de mettre un pied dehors et de facto privé de libertés au regard de la législation européenne, une situation qui ne peut plus durer et coûte des milliers de livres par jour aux Britanniques en surveillance de l'ambassade.

S'il venait en Suède, M. Assange craint d'être extradé par la Suède vers les États-Unis pour son rôle dans la publication par Wikileaks de 250 000 télégrammes diplomatiques américains et 500 000 rapports militaires classés secrets défense.

Pour le Parquet, cette hypothèse n'est pas crédible.

«La balle est dans le camp de la Cour suprême», a conclu M. Samuelsson.

Selon la législation suédoise, le tribunal doit d'abord se prononcer sur sa compétence à se saisir de l'affaire.