L'une des deux Suédoises qui accusent le fondateur de WikiLeaks Julian Assange de viol, a confié par écrit son épreuve, s'exprimant pour la première fois publiquement sur cette affaire, d'après les médias suédois.

Cette jeune femme d'une trentaine d'années, dont ni la justice ni les médias suédois n'ont révélé le nom, a raconté sur son blogue à la mi-avril qu'elle avait été «victime d'une agression» il y a trois ans.

Elle signe sous son nom, mais ne nomme pas l'auteur de cette agression. Pour faire le lien avec l'affaire Assange, il faut donc se souvenir qu'elle avait largement été désignée sur l'internet comme l'une des plaignantes.

Cet écrit, passé inaperçu pendant un mois, a été révélé jeudi par la presse suédoise.

Selon cette jeune femme, les amis de l'agresseur et d'autres personnes mues par des motivations diverses, notamment politiques, «ont rapidement décidé qu'il y avait quelque chose de suspect. Que je mentais. Que l'auteur des faits était innocent».

«Des histoires étranges ont été évoquées dans un gigantesque tribunal d'opinion, avec des juges anonymes et des témoins se hasardant à des interprétations folles», a déploré la jeune femme.

Celle-ci, engagée en politique, dit avoir reçu des menaces et avoir été obligée de se cacher. Mais elle reconnaît qu'elle s'est sentie de plus en plus crue et soutenue.

Deux jeunes femmes ont porté plainte contre l'Australien pour viol et agression sexuelle dans la région de Stockholm en 2010.

La procédure n'a pas avancé, car M. Assange refuse de répondre aux magistrats suédois qui souhaitent l'entendre, et s'est réfugié en dernier recours à l'ambassade d'Équateur à Londres pour échapper à un mandat d'arrêt européen. Il n'est pas sorti de ces murs depuis le 19 juin.

M. Assange affirme que les rapports sexuels étaient consentants et se dit victime d'une persécution qui vise au final à le faire extrader vers les États-Unis, dont WikiLeaks avait publié en 2010 une masse de documents militaires et diplomatiques confidentiels.