Julian Assange envisage de traîner en justice le chef du gouvernement australien qu'il accuse d'avoir porté préjudice à WikiLeaks en le disqualifiant publiquement après la divulgation de télégrammes diplomatiques américains en 2010, a-t-il annoncé lundi.

Assange, actuellement réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres, a chargé des juristes d'examiner la possibilité de porter plainte contre Julia Gillard pour diffamation.

Il lui reproche d'avoir fait perdre de l'argent à son site en jugeant la publication des télégrammes diplomatiques américaines «illégale» et «grossièrement irresponsable».

«Nous envisageons une plainte pour diffamation et j'ai donc engagé des avocats à Sydney pour examiner différents moyens de traîner Gillard en justice pour ses déclarations», a déclaré Assange dans une vidéo publiée sur le site du groupe militant australien GetUp.

Selon Assange, le géant américain de la carte bancaire MasterCard s'est appuyé sur les commentaires de Julia Gillard pour justifier le blocage des donations à WikiLeaks depuis 2010.

«Les conséquences de ces déclarations se font toujours sentir et elles affectent directement la viabilité financière de WikiLeaks», a assuré Julian Assange.

Après s'être rendu mondialement célèbre en publiant des documents classés sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan et des milliers de télégrammes secrets de la diplomatie américaine, WikiLeaks avait dû composer avec la tentative de Visa et MasterCard de bloquer les dons d'internautes. WikiLeaks estime à «plus de 20 millions de dollars» le manque à gagner.

Un rapport financier sur WikiLeaks publié en juillet a révélé que ses revenus ne couvrent pas ses dépenses: en 18 mois, les revenus du site sont tombés à 21% de ses coûts opérationnels.