Bradley Manning, accusé d'être la «taupe» de WikiLeaks, a aidé Al-Qaïda dans la Péninsule arabique en transmettant des milliers de documents militaires et de câbles diplomatiques, a affirmé jeudi l'accusation lors d'une audience à Fort Meade au Maryland.

L'ancien analyste de renseignements en Irak a été formellement accusé fin février de «collusion avec l'ennemi» et cet ennemi a été identifié jeudi lors d'une audience préliminaire.

«Qui est l'ennemi?», a déclaré la juge militaire Denise Mind, en lisant une question de la défense. «La réponse est: Al-Qaïda dans la Péninsule arabique», a-t-elle ajouté en citant l'accusation.

Elle a également précisé, en réponse à une autre demande de la défense, que Bradley Manning avait «aidé l'ennemi» en «transmettant des informations via le site internet WikiLeaks».

Vêtu de son uniforme militaire vert foncé, le soldat de 24 ans, menu et frêle, était assis entre ses avocats dans ce tribunal installé sur la base militaire de Fort Meade, située à une centaine de kilomètres au nord de Washington.

Il comparaît pour une audience préliminaire de deux jours au cours de laquelle il devrait connaître la date de son procès en cour martiale.

Le gouvernement a demandé que le procès démarre le 3 août 2012 et la défense a souhaité qu'il commence dès juin. Lors d'une audience fin février, l'avocat civil David Coombs avait demandé à la juge de ne pas différer le procès au-delà d'une «date raisonnable».

Bradley Manning est accusé d'avoir transmis au site internet WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que 260 000 dépêches du département d'État, déclenchant une tempête dans la diplomatie mondiale.

S'il est reconnu coupable lors de son procès, il encourt la prison à vie.

Il n'a pas annoncé s'il plaiderait coupable ou non coupable. «Il pourrait le faire aujourd'hui (jeudi) ou à tout moment» jusqu'à son procès, a précisé un expert juridique militaire.