Le chef de WikiLeaks a fait un pas de plus vers un avion qui l'emmènera jusqu'à une prison suédoise. Il lui reste un dernier recours judiciaire pour empêcher son extradition: la Cour suprême.

La Haute Cour de Londres a porté un coup dur, peut-être fatal, à la lutte de Julian Assange contre son extradition vers la Suède, où il est recherché pour une affaire d'agressions sexuelles. Deux juges ont rejeté de manière expéditive l'argumentation de la défense, hier, se disant satisfaits que le mandat d'arrêt européen contre lui soit «proportionnel» et recevable.

Les avocats de Julian Assange avaient tenté de démontrer, en vain, que les actes qui lui sont reprochés par deux Suédoises ne seraient pas considérés comme criminels en sol britannique et que leur client était recherché seulement pour être interrogé, et non inculpé.

Le fondateur de WikiLeaks est demeuré impassible pendant que le juge John Thomas a qualifié les allégations qui pèsent sur lui de «crimes sexuels graves».

Signe des difficultés financières de l'Australien de 40 ans, son avocat Ben Emmerson a indiqué qu'il contesterait les frais de comparution de 31 000$ CAN.

Étonnamment détendu à la sortie du tribunal, Julian Assange, vêtu d'un complet et arborant un coquelicot, a déclaré devant une foule de journalistes: «Je n'ai été accusé d'aucun crime dans aucun pays. En dépit de cela, un mandat d'arrêt européen est si restrictif que la justice britannique ne peut examiner les faits en question.»

En Cour suprême?

Un appel à la Cour suprême représente sa dernière chance. Mais le processus est compliqué et parsemé d'obstacles. Ses avocats doivent convaincre la plus haute instance judiciaire du pays qu'il serait dans l'intérêt public de réviser la décision de la Haute Cour. Si la Cour suprême refuse de l'entendre, Julian Assange sera extradé dans un délai de 10 jours vers la Suède.

Ses admirateurs sur place, surtout des femmes, ont dénoncé les États-Unis. «Nous irons jusqu'en Suède s'il le faut pour dévoiler la vérité», a dit Bronwyn McConville, les larmes aux yeux.

Vaughan Smith, qui héberge Julian Assange dans son manoir à la campagne anglaise depuis 330 jours, a affirmé à La Presse que son invité gardait le moral. «C'est quelqu'un d'extrêmement fort. C'est dommage que les médias s'intéressent davantage à ses ennuis personnels qu'à son combat pour une démocratie transparente», dit l'ancien correspondant de guerre, qui le croit innocent.