Le procès d'extradition le plus médiatisé de la planète arrive à sa conclusion ce matin à Londres. Après une lutte judiciaire de 11 mois, le fondateur de WikiLeaks saura s'il sera remis à la justice suédoise pour faire face à des accusations d'agressions sexuelles. Les tuiles ne cessent de s'abattre sur la tête du grand blond, qui craint d'aboutir devant un tribunal aux États-Unis pour avoir diffusé 250 000 télégrammes de diplomates américains. Voici quatre mots qui résument les ennuis de Julian Assange.

Extradition

Ses chances d'empêcher son extradition vers la Suède sont infimes. «C'est très difficile de vaincre un mandat d'arrêt européen, explique à La Presse, Karen Todner, sommité à Londres sur la question. Je pense que le procès d'Assange à la Cour d'appel ne s'est pas bien passé pour lui.» Le militant peut faire appel une dernière fois à la Cour suprême si la justice britannique accepte que la loi doit être clarifiée.

Disette

La survie de WikiLeaks s'annonce de plus en plus incertaine. Julian Assange a annoncé le 24 octobre dernier qu'il interrompait les activités de publication de son organisation. Elle a perdu 95% de ses revenus à la suite du gel de ses comptes par Master Card, Visa, PayPal et Western Union en décembre 2010. Si ses coffres ne sont pas renfloués d'urgence par des donateurs, WikiLeaks pourrait fermer en janvier, a averti l'Australien, lui-même accablé par ses frais juridiques.

Ennemis

Le cercle d'ennemis de l'homme de 40 ans s'agrandit sans cesse. D'anciens collaborateurs proches l'accusent d'être obsédé par son image et de manquer de transparence face au financement de WikiLeaks. Julian Assange est également en dispute avec sa première équipe d'avocats, la maison d'édition de son autobiographie et deux grands quotidiens qui avaient diffusé en exclusivité les câbles diplomatiques, The Guardian et The New York Times.

Déclin

La fascination du grand public pour Julian Assange est en chute libre. Pire, son nom ne vend plus. Seulement 644 exemplaires de son autobiographie non autorisée avaient trouvé preneurs trois jours après son lancement-surprise, le 21 septembre. Puisque le visage de Julian Assange est devenu en quelque sorte le logo de WikiLeaks, cela n'augure rien de bon pour la machine à fuites.