Le président américain Barack Obama a signé vendredi un décret visant à renforcer la protection des données gouvernementales confidentielles aux États-Unis, dans le but avoué d'éviter la réédition d'une fuite massive d'informations comme celle de WikiLeaks en 2010.

Ce décret, selon la Maison-Blanche, instaure des «réformes structurelles» au niveau des agences fédérales américaines. Elles seront tenues de se doter d'un responsable chargé de superviser le «partage et la protection d'informations», mais aussi de mettre en place un programme de «détection de menaces internes».

En outre, le décret crée dès vendredi un «comité de direction» intergouvernemental chargé de coordonner les efforts de lutte contre les fuites et d'assurer le respect des normes de sécurité, tandis qu'une «force de frappe» devra «développer un programme transversal» pour notamment «réduire la vulnérabilité des informations classifiées».

Ces mesures ont été préparées par l'équipe de sécurité nationale de la Maison-Blanche «à la suite de la divulgation illégale par WikiLeaks de documents secrets lors de l'été 2010», et sont destinées à «réduire le risque de fuites à l'avenir», a précisé la présidence dans un communiqué.

Après les fuites de câbles diplomatiques et autres documents officiels confidentiels par WikiLeaks, le gouvernement américain avait déjà édicté des mesures de sécurité renforcées, en restreignant en particulier l'usage des «médias mobiles» comme les CD-Roms et les clés USB.

Le site internet WikiLeaks était devenu la bête noire de Washington en diffusant des dizaines de milliers de documents confidentiels sur les guerres en Afghanistan et en Irak, relatant notamment des cas de tortures couverts par l'armée américaine.

Les câbles révélés par WikiLeaks avaient aussi jeté une lumière crue sur les coulisses de la diplomatie internationale et les avis parfois candides des diplomates américains en poste à l'étranger.

Bradley Manning, jeune soldat américain soupçonné d'avoir fourni à WikiLeaks des documents secrets copiés depuis des bases de données gouvernementales, est actuellement en détention dans une prison militaire après avoir été inculpé de «collusion avec l'ennemi».