Le Japon est en train de mettre sur pied son premier service de renseignement extérieur, sur le modèle de la CIA américaine ou du MI6 britannique, selon un télégramme diplomatique américain obtenu par WikiLeaks et utilisé lundi par un journal australien.

Ce nouveau service est destiné en priorité à collecter des renseignements sur la Chine et la Corée du Nord et à prévenir des attaques terroristes, écrit le Sydney Morning Herald, qui affirme avoir obtenu de WikiLeaks l'exclusivité du document classé.

Il a été placé sous l'autorité de l'agence de renseignement japonaise CIRO (Bureau de recherche et de renseignement du gouvernement), appelée Naicho en japonais, qui dépend directement du Premier ministre, a précisé le quotidien.

En 2008, le directeur général du CIRO, Hideshi Mitani, a révélé que la création d'une «capacité humaine de collecte de renseignements» était une priorité, lors d'un entretien avec Randall Fort, qui était à l'époque chef du INR, service de renseignement du Département d'Etat américain.

«Il a été décidé d'avancer très lentement car les Japonais ont conscience qu'ils manquent de connaissances, d'expérience et d'agents», indique le télégramme secret envoyé à Washington par l'ambassade des États-Unis, selon le journal.

«Un programme de formation pour le nouveau personnel commencera bientôt», ajoute le document.

Les responsables japonais ont déclaré à M. Fort que les priorités pour le Japon étaient «la Chine et la Corée du Nord, ainsi que la collecte d'informations pour prévenir tout attaque terroriste».

M. Fort a encouragé le gouvernement japonais à exploiter «les atouts sous-utilisés» dans le réseau mondial des hommes d'affaires et des sociétés japonaises à l'étranger.

Selon un expert des questions de renseignement, le Japon n'a pas encore de «branche de renseignement humain» opérationnelle.

Les Japonais affirment ne pas chercher à recruter d'agents étrangers, mais s'appuient sur les hommes d'affaires et les journalistes nippons pour récolter des renseignements à l'extérieur, a ajouté ce spécialiste. Ces informations sont rémunérées grâce aux fonds secrets dont disposent le ministère des Affaires étrangères et le Secrétariat du Premier ministre, a-t-il dit.