Israël a délibérément poussé «au bord du gouffre» l'économie dans la bande de Gaza, territoire palestinien contrôlé par le Hamas qui refuse de reconnaître l'État hébreu, ressort-il de notes diplomatiques obtenues par WikiLeaks et publiées mercredi par un journal norvégien.

Dans une note de l'ambassade des États-Unis à Tel Aviv datant du 3 novembre 2008 et reproduite sur le site du quotidien Aftenposten, les diplomates américains font état de la volonté israélienne d'asphyxier, sans complètement l'étrangler, le petit territoire où s'entassent 1,5 million de Palestiniens.

«Dans le cadre de leur embargo global sur Gaza, des responsables israéliens ont confirmé (...) à de multiples occasions leur intention de maintenir l'économie gazaouie au bord du gouffre, sans aller jusqu'à l'y précipiter», rapporte la note.

Ils «ont l'intention de laisser l'économie gazaouie fonctionner à petit feu, le plus petit possible, tout en évitant une crise humanitaire», ajoute-t-elle.

Israël a assoupli son blocus de la bande de Gaza à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans l'assaut de sa marine le 31 mai contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre l'enclave palestinienne.

Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien, ce blocus avait été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par les islamistes du Hamas.

La bande de Gaza souffre d'une économie exsangue avec un taux de chômage supérieur à 35% l'an dernier, un des plus élevés au monde.

Journal de référence en Norvège, Aftenposten a obtenu par un moyen non connu en décembre la totalité des 250 000 documents diplomatiques de WikiLeaks, sans passer d'accord avec le site comme l'ont fait cinq grands journaux (New York Times, Guardian, Le Monde, El Pais et Der Spiegel).