Un document américain ayant fait l'objet d'une fuite indique que l'ancien ministre de l'Environnement du Canada, Jim Prentice, était frustré de la réaction de son gouvernement aux critiques internationales envers les sables bitumineux.

M. Prentice aurait même été prêt à se jeter dans la mêlée pour faire bouger les choses à ce sujet.

La note diplomatique, obtenue par le site Internet WikiLeaks et publiée par un journal norvégien, rapportait les propos tenus par l'ancien ministre lors d'un dîner d'affaires avec l'ambassadeur américain au Canada, en 2009.

David Jacobson était entré en poste un mois plus tôt et leur premier dîner avait été qualifié de «charmant», alors que M. Prentice avait adopté un ton posé, fraternel et démontrant de l'intérêt.

«Prentice semblait prêt à développer une relation personnelle avec l'ambassadeur Jacobson», indique le document. On y ajoute que Jim Prentice a parlé de sa fille, de sa vie en Alberta et de son amour des grands espaces.

La note diplomatique mentionne toutefois que M. Prentice avait été surpris par la couverture médiatique négative dont faisaient l'objet les sables bitumineux canadiens.

Ses inquiétudes s'étaient d'abord manifestées lors d'un séjour en Norvège. Un débat public y avait cours et on s'interrogeait sur la pertinence d'investir dans cette industrie «sale».

Le câble diplomatique souligne que M. Prentice se souciait que l'image historiquement verte du Canada soit salie par la couverture médiatique négative relative aux sables bitumineux. Il aurait également affirmé que «la réaction du gouvernement à l'étiquette d'industrie sale est trop lente et qu'Ottawa saisit mal l'ampleur du problème».

Soutenant avoir une façon de penser conservatrice, M. Prentice aurait dit à l'ambassadeur américain que si l'image du Canada continuait à être ternie, il «ferait pression pour qu'une réglementation fédérale soit établie», indique la note diplomatique.

Mais Jim Prentice n'est jamais passé de la parole aux actes et a démissionné de son poste le mois dernier.

Il a toutefois eu le temps de nommer un comité consultatif pour que l'état de la surveillance environnementale et de la recherche de la province soit examiné. Le rapport du comité, publié cette semaine dernière, recommande la mise en place de standards internationaux pour la surveillance des sables bitumineux de l'Alberta.