Le Liban a mis en garde contre les points marqués par l'Iran sur son territoire après la découverte en 2008 d'un réseau secret de télécommunications en fibre optique utilisé par le Hezbollah, selon un câble diplomatique américain diffusé lundi sur WikiLeaks.

Le gouvernement de Beyrouth avait été choqué par la découverte en avril 2008 d'un système de communications utilisé par le parti chiite, soutenu militairement et financièrement par l'Iran, réseau dont il suppose qu'il a été financé par Téhéran, selon cette note diplomatique.

Le Liban avait alors fait passer l'information auprès des Américains, de l'Arabie saoudite et du président français Nicolas Sarkozy qui se serait dit «stupéfié», souligne le quotidien britannique The Guardian qui publie la correspondance.

Selon le câble, le ministre libanais des Communications Marwan Hamadeh, avait mis en garde le chargé d'affaires américain, le Hezbollah ayant signifié que toute action entreprise contre ce réseau serait «l'équivalent d'un acte d'agression par Israël».

Le ministre avait décrit ce système comme «une victoire stratégique pour l'Iran qui s'est créé une tête de pont au Liban, enjambant la Syrie», et souligné son intérêt «plus stratégique que technique ou économique» pour les Iraniens, selon la même source.

Pour le Hezbollah, «c'était la dernière étape dans la création d'un État nation», selon lui.

«Le Hezbollah a maintenant une armée et des armes, une télévision, un système d'éducation, des hôpitaux, des services sociaux, un système financier et un système de télécommunications», a déclaré M. Hamadeh au chargé d'affaires américain, selon ce câble.

Le ministre a qualifié le câble américain d'«histoire pleine de calomnies et d'inventions de toute pièce», sans autre commentaire, selon le Guardian, citant un média libanais.