Le site de Wikileaks, qui lutte pour se maintenir en ligne, possède d'ores et déjà plusieurs dizaines de sites miroirs qui recopient à l'identique son contenu, garantissant ainsi la permanence des mémos diplomatiques américains sur le web.

À 16H30 GMT samedi (11h30 heure de Montréal), plusieurs centaines de sites miroirs de WikiLeaks étaient répertoriés.

«Dès qu'une affaire de censure est montée en épingle sur le web, une communauté se forme spontanément et tout le monde se met à répliquer partout. On recopie sur des serveurs qui peuvent être n'importe où dans le monde. C'est vieux comme l'internet», explique Grégory Fabre, ingénieur en systèmes d'informations et co-fondateur du site terra-eco.net.

«C'est "l'effet Barbra Streisand"», renchérit Jean-Marc Manach, journaliste spécialiste des questions de surveillance et de liberté sur le net.

«Il y a quelques années, explique-t-il à l'AFP, un photographe avait pris en photo une des maisons de l'artiste. Elle avait porté plainte pour atteinte au droit à l'image et demandé à ce que la photo soit retirée du net. Derechef, des centaines de personnes ont recopié la photo sur leur site. Depuis, on surnomme "effet Barbra Streisand" la diffusion à grande échelle d'une information ou de documents faisant l'objet d'une tentative de censure».

Ces sites miroirs peuvent très bien être «l'initiative de gens isolés qui n'ont rien à voir avec WikiLeaks», souligne Grégory Fabre.

«La majeure partie des gens le font bénévolement, abonde Jean-March Manach. Ils recopient le site et le mettent sur leur serveur».

«Ce qui arrive avec WikiLeaks s'est déjà produit des dizaines de fois, continue-t-il. Ce qu'on veut censurer se trouve donc dupliqué et c'est l'effet exactement inverse qui se produit: cela donne encore plus de visibilité. Personne n'aurait jamais entendu parler de la maison de Barbra Streisand si elle n'avait pas essayé de censurer la photo».