«Je suis vraiment désolé». Le chef de la police de la petite ville américaine de Ferguson, secouée en août par de violentes manifestations après la mort d'un jeune Noir, tué par un policier blanc, a présenté jeudi ses excuses.

«Pour toutes les erreurs que j'ai faites, j'en prends l'entière responsabilité», déclare dans une vidéo publiée sur l'internet, le responsable de la police de Ferguson, une banlieue de Saint-Louis dans le Missouri, Thomas Jackson, un blanc.

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Aux parents de la victime, Michael Brown, 18 ans, il affirme être «vraiment désolé pour la perte de (leur) fils».

Il se dit aussi «désolé qu'il ait fallu autant de temps pour enlever le corps» de Michael Brown, resté plusieurs heures sur le trottoir après avoir été tué par balles le 9 août, par le policier Darren Wilson.

«Ça a pris trop de temps et je suis vraiment désolé pour cela», ajoute M. Jackson. Il explique que «les enquêteurs n'avaient pas l'intention de manquer de respect à la famille Brown, à la communauté noire ou aux habitants (du quartier) de Canfield. Ils essayaient juste de faire leur travail».

Il présente aussi ses excuses aux manifestants pacifiques, qui avaient critiqué la militarisation et les brutalités de la police locale : «Je suis désolé pour ceux qui n'ont pas eu le sentiment que j'en faisais assez pour protéger leurs droits constitutionnels à manifester».

Face aux violences, qui ont émaillé quasi quotidiennement les manifestations, et à ces critiques à l'encontre de la police de Ferguson, le gouverneur du Missouri Jay Nixon avait confié le maintien de l'ordre à la police de la route, venue relever la police locale.

«Je suis aussi conscient de la peine et du sentiment de méfiance que certains ressentent au sein de la communauté noire envers la police», a-t-il ajouté, tout en reconnaissant qu'il y avait «beaucoup de travail à faire». Les policiers de Ferguson sont quasiment tous blancs alors que cette banlieue est à majorité noire.

Le ministre américain de la Justice Eric Holder a annoncé à cet égard le 18 septembre l'octroi au niveau national d'une enveloppe de près de 5 millions de dollars pour rétablir le dialogue entre les forces de l'ordre et les populations locales.

On ignore encore si le policier Darren Wilson, suspendu mais laissé en liberté, sera inculpé.

Les versions diffèrent sur les circonstances de la mort de Michael Brown. Pour les uns, le garçon aurait tenté de se saisir de l'arme du policier qui l'a abattu. Pour d'autres témoins, il avait les mains en l'air lorsqu'il a été abattu d'au moins six balles, selon deux autopsies concordantes.