La Corée du Nord a ironisé mercredi sur l'exemplarité démocratique des États-Unis après la mort du jeune Noir Michael Brown, tué par balle par un policier dans le Missouri, qualifiant le pays de «cimetière des droits de l'homme».

«Les États-Unis sont de fait un pays qui viole de façon éhontée les droits de l'homme, où les personnes sont victimes de discrimination et d'humiliation en raison de leur race, et vivent en permanence dans la crainte d'être abattus», a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle KCNA.

Les États-Unis «ne devraient pas chercher de solutions à leurs problèmes en éliminant les manifestants, mais en révélant le véritable visage de la société américaine, un cimetière des droits de l'homme», a-t-il ajouté.

La Corée du Nord est régulièrement classée parmi les États les plus répressifs au monde.

Dans un document publié en février, une commission d'enquête de l'ONU a établi un réquisitoire accablant et argumenté contre le régime nord-coréen, l'accusant de crimes contre l'humanité à grande échelle

La Commission estimait que «des centaines de milliers de prisonniers politiques (avaient) péri dans des camps pendant les 50 dernières années», «graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols».

Pyongyang avait rejeté en bloc les conclusions de la Commission.

«Les États-Unis feraient mieux (...) de balayer devant leur porte plutôt que d'interférer dans les affaires intérieures d'autres pays», a insisté le porte-parole de la diplomatie nord-coréenne.

Michael Brown, inhumé lundi, avait été abattu en pleine journée alors qu'il n'était pas armé par un policier blanc, une vingtaine de minutes après être sorti d'un magasin de spiritueux où il est accusé d'avoir volé une boîte de cigares. Sa mort avait déclenché des émeutes dans la ville pendant une dizaine de jours.

La Chine avait elle aussi porté un jugement sévère sur les États-Unis. «Dans un pays qui depuis des années s'efforce de jouer le rôle de juge et de défenseur international des droits de l'homme, il reste beaucoup à accomplir», avaient asséné les médias d'État.