Au moins cinq civils ont été tués et trois blessés par un soldat somalien à Mogadiscio jeudi, au cours d'une distribution d'aide alimentaire, ont indiqué des témoins et un responsable des services somaliens de sécurité. Le soldat qui a ouvert le feu «a été arrêté par les forces de police somaliennes après la fusillade», a indiqué un témoin, Ahmed Qumbe.

Selon d'autres témoins, l'homme aurait ouvert le feu à la suite d'une bousculade consécutive à la distribution de l'aide. Toutes les victimes sont des déplacés, qui avaient fui la sécheresse dans leurs régions, ont encore indiqué des témoins.

«Nous avons appris qu'un soldat a tué cinq civils et en a blessé trois autres après avoir ouvert le feu sur des gens qui s'étaient réunis pour recevoir de l'aide humanitaire,» a de son côté indiqué Mohamed Ali, le responsable des services de sécurité.

«C'est un acte barbare et inacceptable,» a-t-il ajouté, affirmant que les forces de sécurité du gouvernement avaient «vite réagi en arrêtant le responsable». «Il y a une enquête en cours,» a-t-il précisé.

Selon les témoins, la fusillade est intervenue dans le district de Waberi, dans le sud de Mogadiscio.

«C'était horrible, j'ai entendu des coups de feu alors que des déplacés se réunissaient près du pont à Waberi pour une distribution alimentaire,» a raconté l'un des témoins, Abdiqani Adan.

Plus de 100 000 personnes ont fui vers Mogadiscio ces deux derniers mois, à la recherche de nourriture ou d'un abri.

Plus de 12 millions de personnes souffrent, à travers l'ensemble de la Corne de l'Afrique, d'une sécheresse dévastatrice, la pire en des décennies selon l'ONU.

L'Éthiopie, le Kenya, Djibouti et l'Ouganda sont aussi touchés. Mais en Somalie, la catastrophe humanitaire est aggravée par des conflits incessants.

Les Nations unies ont décrété en situation de famine six provinces du sud somalien, contrôlé par les insurgés islamistes shebab. Jusqu'à 750 000 personnes risquent, selon l'ONU, la mort dans le pays si l'aide internationale ne passe pas à la vitesse supérieure.

Le 5 août, avant le retrait des shebab de Mogadiscio, des hommes armés avaient pillé des stocks d'aide alimentaire dans un camp de déplacés de la capitale, entraînant une fusillade qui avait déjà fait au moins cinq morts.