La police britannique compte sur l'aide des internautes pour faciliter l'identification des émeutiers en publiant des photos capturées par les caméras de vidéosurveillance et en lançant un appel à témoin sur la toile pour dénoncer les fauteurs de troubles.

«À mesure que l'enquête avance, nous allons publier des photographies de suspects que nous voulons interroger», prévient la police de Londres sur son site internet (https://www.met.police.uk), en réaction aux violentes émeutes qui embrasent la Grande-Bretagne depuis samedi.

«Si vous reconnaissez les individus sur les photos, si vous disposez d'informations sur les violences et les désordres qui ont eu lieu, merci de contacter les enquêteurs», ajoute-t-elle. «Vous pouvez aussi rapporter un crime et fournir des informations de manière anonyme.»

Le vaste système de vidéosurveillance, disséminé dans tout le pays, n'a pas pour l'instant dissuadé les émeutiers, mais les autorités comptent dessus pour confondre les fauteurs de trouble et les traduire devant la justice.

La police renvoie ainsi les internautes vers son compte Flickr, un site de partage de photos, où environ 25 clichés de pilleurs capturés par les caméras de vidéosurveillance ou récupérés sur les réseaux sociaux ont été publiés.

«Croydon, 9 août, un homme vêtu d'un haut à capuche noir entrant dans une bijouterie», peut-on ainsi lire en dessous d'une photo.

La police de Birmingham (centre) a également diffusé une vingtaine de photos après les «graves désordres» qui ont secoué la deuxième ville du pays.

Les autorités britanniques publient régulièrement sur internet les photos de personnes responsables de violences urbaines. Cela avait notamment été le cas après les manifestations estudiantines qui avaient dégénéré à Londres à la fin de l'année 2010.

Mais depuis le début de ces émeutes, des internautes anonymes ont emboîté le pas de la police en créant des sites pour dénoncer les pilleurs.

Comme «Catch a looter» (attrapez un pillard) qui renvoie vers «Crimestoppers», un site spécialisé qui entend aider la police en dénonçant les criminels. Le créateur de «Catch a looter» prend tout de même le soin d'ajouter: «il est clair qu'une photo n'est en aucun cas une preuve de culpabilité; porter une cagoule et transporter un sac n'est ni illégal, ni une preuve de pillage».

Un groupe du nom de «London Riots Facial Recognition» a également été créé sur Google utilisant les techniques de reconnaissance faciale.

Plusieurs tabloïds ont aussi publié mercredi de nombreuses photos de jeunes hommes et femmes, la plupart cagoulées, une télévision, des bouteilles ou des vêtements sous le bras.

«Dénoncez un crétin», écrit The Sun en Une en condamnant «l'anarchie en Grande-Bretagne». «Ne les laissez pas détruire nos villes», ajoute-t-il, photos de pilleurs présumés à l'appui. Même méthode dans le Daily Mail, qui demande à ses lecteurs: «Pouvez-vous nommer les pilleurs ?