Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle, a fait de nouvelles propositions dans les domaines de la santé, du logement et de l'emploi des séniors ou encore en faveur des PME, et s'est montré déterminé à réduire l'inflation des normes régissant l'économie, dimanche soir sur M6.

Invité de l'émission Capital, le président candidat a proposé «l'exonération de charges sociales pour l'embauche de chômeurs de plus de 55 ans qui obtiennent un CDI ou un CDD de plus de six mois». Il a déclaré que depuis 2007, il y avait «520 000 séniors de plus au travail», soit un taux d'emploi des plus de 55 ans en hausse de huit points.

Cette aide sera «permanente» mais «limitée au plafond de la Sécurité sociale, soit 36 000 euros de salaire brut par an», a précisé sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet à l'AFP.

M. Sarkozy s'est également engagé, «si les Français (lui) font confiance» à ne pas toucher à l'âge légal de départ à la retraite (62 ans).

Dans le domaine de la santé, le président candidat a proposé de désengorger les services d'urgences hospitalières en créant systématiquement à côté «une maison avec des médecins libéraux» qui feront «les urgences du quotidien».

«Ça coûte la même chose. Que vous soyez soigné là ou là, c'est toujours la Sécurité sociale et l'Assurance maladie qui remboursent», a-t-il expliqué.

Autre proposition: que «le médecin qui s'installe dans une zone de désert médical, pour le même acte, soit payé plus cher que s'il était dans les quartiers de nos villes où il y a trop de médecins. Ça s'appelle une mission de service public», a-t-il dit.

Il a rappelé le système de bourses qu'il a créé pour lutter contre ces déserts médicaux et qui profitent déjà à 700 étudiants en médecine. Ces derniers, en échange, s'engagent «à s'installer pendant dix ans dans une région où il n'y a pas assez de médecins».

«Il faut limiter» les dépassements d'honoraires, a-t-il également affirmé, précisant qu'«on en discutera(it) avec les organisations syndicales représentatives des médecins».

Nicolas Sarkozy a également promis que lorsque «nous serons revenus à l'équilibre, nous pourrons proposer de nouvelles réponses pour les dents et les lunettes».

Dans un autre domaine, celui du logement, le président candidat a annoncé la division «par deux» des droits de mutation perçus par les notaires pour le compte de l'État et des collectivités locales à chaque changement de propriétaire d'un logement.

Il avait auparavant dénoncé le prix de l'immobilier trop élevé qui pèse sur le «sentiment» d'un pouvoir d'achat en baisse et «l'offre de logement pas assez forte» alors qu'il en manque selon lui 300 000 à 500 000 en France.

Autre annonce: la limitation de l'inflation de normes régissant l'économie par une nouvelle règle qui prévoira la suppression de deux normes chaque fois qu'une nouvelle sera créée en France et, si possible aussi, en Europe.

«Dans les cinq ans qui viennent (...) chaque fois qu'un ministre présentera une nouvelle norme, nous exigerons que deux normes anciennes soient supprimées», a-t-il expliqué, précisant que le Conseil économique, social et environnemental serait le garant de cet engagement. «Je demanderai en Europe qu'on applique la même norme», a-t-il ajouté.

Il a fait plusieurs annonces en faveur des PME: Oseo (la banque publique de soutien aux PME) avancera le crédit d'impôt recherche aux PME avec des prêts à taux zéro, «au lieu d'attendre deux ans que le fisc rembourse» ce crédit.

M. Sarkozy va également demander que soit supprimé «le privilège du Trésor public», qui, a-t-il rappelé, prévoit que «lorsqu'une PME a des dettes, le trésor public passe avant les autres créanciers».

Il a par ailleurs rappelé qu'il voulait que les PME installées en Europe aient une part réservée des marchés publics, spécifiant pour la première fois, que «20% des appels d'offres publics seront réservés aux petites et moyennes entreprises».