Le premier ministre sortant Nouri al-Maliki va conserver son poste au terme d'un accord entre les partis politiques irakiens sur la répartition du pouvoir, huit mois après les élections législatives, a affirmé dimanche à l'AFP le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh.

«Un accord politique a été conclu hier (samedi) entre les partis politiques au terme duquel Jalal Talabani continue à être le chef de l'État, Nouri Maliki reste premier ministre et (le bloc) Iraqiya (d'Iyad Allawi) doit choisir son candidat au poste de président du parlement», a-t-il dit.

«Il reste encore des problèmes à régler mais lors de sa réunion jeudi le Parlement choisira son président», a-t-il ajouté.

«Nouri al-Maliki et les chefs des autres listes se rendront lundi à l'invitation de Massoud Barazani (le président da la région autonome du Kurdistan irakien) pour assister à une cérémonie au cours de laquelle chacun annoncera son appui à l'accord», a-t-il ajouté.

Lors des élections législatives du 7 mars, aucune liste n'avait obtenu la majorité pour pouvoir gouverner seule et depuis, les partis politiques étaient dans l'incapacité de se mettre d'accord sur la répartition des pouvoirs, ce qui a entraîné une paralysie des institutions.

Cheikh Jamal al-Boutikh, député d'Iraqiya, a confirmé que son groupe ira à Erbil (Kurdistan) conduit par Iyad Allawi. «Notre liste a obtenu l'assurance d'une vraie répartition du pouvoir et Iraqiya participera au gouvernement car elle a obtenu la promesse qu'aucune décision politique ne sera prise sans son accord», a-t-il souligné.

Depuis deux semaines, les partis politiques avaient entamé des négociations à Bagdad à l'initiative de Massoud Barzani.

Le parlement devait se réunir jeudi prochain, après une décision prise fin octobre par la Cour suprême ordonnant la Chambre de désigner au plus vite les plus hauts responsables de l'État.

La Chambre devait commencer par choisir son président et ses deux adjoints, puis procéder, étape par étape, aux autres nominations.

L'élection du président du parlement est une étape indispensable avant la désignation du chef de l'État et du premier ministre, selon la Constitution.

Selon l'article 55, le parlement doit élire lors de sa première session, après les élections, son président et ses deux adjoints à la majorité absolue. Cette session doit avoir lieu au plus tard un mois après la proclamation des résultats.

Or le 14 juin, lors de la première session, les députés avaient trouvé un subterfuge, en se déclarant «en session ouverte» de manière indéfinie car la distribution des trois principaux postes de l'État est le résultat d'un marchandage entre les trois principales confessions et ethnies.

Le 27 juillet, le parlement avait repoussé sine die la tenue d'une nouvelle session en raison des blocages politiques.